Le retour à la communauté pour vaincre l'addiction

"On peut ressembler à n'importe qui." Aux États-Unis, un adulte sur six souffre d'un trouble lié à la consommation d'alcool ou de substances et s'enferme le plus souvent dans l'isolement. Brut America a rencontré les membres d'un camp de rétablissement pour découvrir leurs histoires, leurs espoirs et leurs chemins vers le retour à la communauté.

Un camp de rétablissement pour aider les personnes addictes et victimes d’isolement


Aux États-Unis, en 2021, une personne sur six souffrait de toxicomanie ou d'alcoolisme. 21 millions d'adultes étaient en cours de rétablissement. À Community in Connection, dans le New Jersey, ce camp de rétablissement accueille les personnes souffrants de troubles  à la consommation d'alcool ou de substances pour partager leur histoire, leur évolution et les aider à les mettre sur le chemin du retour à la communauté. 


Dans ce camp, les personnes se parlent, expriment leur histoire, leur ressenti et partagent leur expérience avec d'autres personnes du camp. “J'ai réalisé qu'on avait plus de points communs que de différences. Nos situations ne sont pas exactement les mêmes, mais nous avons énormément de points communs.” Pour cette période de réintégration, le camp propose différentes activités. “Si vous voulez juste dormir tout le week-end et récupérer, vous pouvez aussi, mais je vous encourage à participer si vous le pouvez.”

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Ce séjour leur donne aussi l’occasion de s’exprimer et de briser les stéréotypes autour de l’addiction. “Je me souviens que j'imaginais les alcooliques comme des personnes débraillées, qui cachent leur bouteille dans un sac en papier. Alors qu'en réalité, ça peut être des gens qui me ressemblent, et je me trouve plutôt pas mal aujourd'hui! En me montrant comme je suis, j'espère dissiper ce préjugé. On peut ressembler à n'importe qui.”


Face à l’addiction, l'une des caractéristiques de l'addiction c'est l'isolement. Alors les participants apprennent à recevoir de l’aide. “Je voulais me protéger de toutes mes émotions négatives. Mais récemment, j'ai compris que les gens ont envie de vous aider, et les repousser, c'est égoïste. Ça apporte beaucoup à mes proches de proposer leur aide. Quand on est dépendant, on se sent très isolé, ou on s'est exclu soi-même. La clef, c'est la collectivité. Ça aide de savoir qu'on n'est pas seul. Il y a des personnes de tout âge qui, souvent, rencontrent les mêmes épreuves que vous. C'est rassurant de voir qu'on est sur le bon chemin. J'ai compris que j'avais vraiment besoin des gens. J'adore les gens. Ils m'aident à ne plus penser qu'à ma sobriété, à ma guérison. Je suis juste une personne normale, qui parle à tout le monde, qui fait connaissance, qui rit avec eux. Même s'il y a toujours cette distance qui fait qu'on ne peut pas vraiment se confier.” 


Aujourd’hui, ils acceptent l’aide qu’on leur offre et parlent de leur mal-être lorsque le moral n’est pas toujours présent. “Maintenant, quand j'ai un mauvais jour, en général, je parle à quelqu'un. Faire les choses seul, ce n'est pas sain. On a besoin les uns des autres. Ce n'est pas grave de souffrir. C'est humain. Ça nous arrive à tous. C'est bien d'être vulnérable, de s'ouvrir, d'être à l'aise avec son malaise. C'est mieux de l'autre côté. Il y a plus de lumière, plus de joie. C'est super.

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