Des milliards de criquets pèlerins déciment une partie de l'Afrique, du Moyen-Orient et de l'Asie

Pendant ce temps-là, une invasion de milliards de criquets pèlerins décime une partie de l'Afrique, du Moyen-Orient et de l'Asie. De plus en plus de pays sont touchés, et leur population pourrait se multiplier par 500 d'ici trois mois.

Terrible invasion de criquets en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie


C’est la pire invasion de criquets pèlerins du XXIe siècle. Le dernier pays touché est le Pakistan, où le gouvernement a passé le pays en urgence nationale face à l’invasion.


« Il y a un risque de catastrophe. Peut-être qu’on peut l’empêcher. Nous avons l’obligation d’essayer. À moins que nous n’agissions maintenant, il y a peu de chance que nous y arrivions. » Cette catastrophe, c’est celle qui pourrait être provoquée par les criquets pèlerins, selon Mark Lowcock, secrétaire général adjoint des Nations unies aux Affaires humanitaires. Des milliards de criquets pèlerins ont en effet envahi l’Afrique, le Moyen-Orient et l’Asie.


« Les criquets ont éradiqué nos cultures »


L’ONU alerte depuis début janvier sur les risques d’une crise humanitaire que pourrait engendrer cette invasion, qui ravage les terres et les cultures dans ces pays dépendant en grande partie de leur propre agriculture. Le dernier pays touché est le Pakistan, où le gouvernement a passé le pays en urgence nationale face à l’invasion. « Les criquets ont éradiqué nos cultures. Ils sont entrés dans ma maison. J'avais contracté un prêt de 45.000 roupies auprès du gouvernement pour semer des graines dans le champ, mais les criquets ont tout mangé. Maintenant, je suis juste assise devant la maison de quelqu'un avec mon bétail. Les criquets sont à l'intérieur de ma maison », témoigne Rafiya Bibi, une Pakistanaise victime de l’invasion.


Ces milliards de criquets pèlerins sont capables de parcourir jusqu’à 150 kilomètres par jour. Des pluies exceptionnelles et des cyclones ont favorisé leur reproduction dans ces pays arides, mais aussi les guerres : le Yémen et la Somalie n’ont pas pu gérer les essaims. « Il est temps pour la communauté internationale de comprendre qu'il y a un problème à régler maintenant. Sinon, nous allons vers une situation d’épidémie. Il y aura de hauts niveaux d’insécurité alimentaire aiguë, il y aura des millions de gens qui vont nécessiter une assistance alimentaire, et il va nous falloir des années pour maîtriser la situation », alerte Dominique Burgeon, en charge des urgences à la FAO.


La FAO a demandé 76 millions de dollars pour aider à combattre ce fléau


L’ONU s’inquiète par ailleurs du manque de dons et de moyens mis en place pour lutter efficacement contre l’invasion. Si le phénomène n’est pas contrôlé, la population de criquets pourrait se multiplier par 500 d’ici juin prochain. Le 20 janvier, la FAO a demandé 76 millions de dollars pour aider à combattre ce fléau, mais les ressources pour contrôler cette épidémie sont arrivées trop tard.


Les criquets ont poursuivi leur invasion à travers l’Afrique de l’Est, et le coût d’action a doublé jusqu’à atteindre 138 millions de dollars. Le Programme alimentaire mondial a prévenu que le seul coût de de l’effet des criquets sur la sécurité alimentaire serait au moins 15 fois supérieur au coût de la prévention de la pandémie aujourd’hui. À ce jour, 33 millions de dollars ont été reçus ou prévus. Pour endiguer l’invasion, seuls les pesticides chimiques sont réellement efficaces. Un chercheur chinois a émis la possibilité d’envoyer au Pakistan des milliers de canards pour dévorer les insectes, mais dans cette région, les canards n’auraient pas survécu aux sécheresses.


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