En Tunisie, de nouvelles émeutes éclatent 10 ans après la révolution

En Tunisie, 10 ans après la révolution et le début des printemps arabes, de nouvelles émeutes ont éclaté et des centaines de manifestants ont été arrêtés. Car pour beaucoup, rien n'a changé…

Les jeunes déclenchent des émeutes dans les rues en Tunisie, 10 ans après la Révolution


En Tunisie, des émeutes nocturnes ont éclaté depuis le week-end du 16 et 17 janvier 2021, au lendemain du dixième anniversaire de la chute du président Ben Ali. Ce sont principalement des jeunes, porteurs de revendications économiques, politiques et sociales.


La parole des affamés


Des centaines de jeunes, pour beaucoup au chômage ou déscolarisés, sont descendus dans les rues de plusieurs villes tunisiennes, alors qu’un couvre-feu est en place à 16 heures depuis le 14 janvier. Plus de 600 personnes ont été arrêtées après quatre nuits d’émeutes.


Rabeb Alaoui, journaliste, explique : “C’est vraiment la parole des affamés qui est établie aujourd’hui dans les rues de la Tunisie. Les Tunisiens se sentent désespérés et trahis par les gouvernements."


Elle évoque la violence des affrontements : “Ils ont commencé par attaquer les forces de l’ordre et ils étaient désespérés par la situation économique et sociale dans leurs régions. Les forces de l’ordre ont répondu par des tirs de gaz lacrymogènes.


Mohamed-Amine est un habitant du quartier populaire d'Ettadhamen, employé dans le secteur privé : “Les gens ici n'ont plus rien à perdre, ils n'ont pas peur de la police, ils s'en fichent, comme nous quand on avait 20 ans au moment de la révolution.


La déception des tunisiens, 10 ans après la révolution


Il parle du sentiment de déception des tunisiens : Nous avions espéré que beaucoup de choses changent en mieux. Nous avons espéré qu'à la fin de nos études, on trouverait du travail."


Les émeutiers sont particulièrement jeunes, un phénomène qui n’étonne pas Rabeb Alaoui : “15 ans, 17 ans, c’est pas vraiment l’âge de la révolution mais la génération a changé. Ils ont accès à Facebook, à Twitter et aux réseaux sociaux. Donc ils comprennent ce qu’ils se passent exactement." L’armée a été déployée en renfort dans certaines régions du pays.
Les politiciens, ils n’écoutent pas les jeunes. C’est ça le grand problème aujourd’hui en Tunisie”, conclut Rabeb Alaoui.


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