Le masque, symbole des mouvements de contestation

La casa de papel, le Joker, V pour Vendetta… On retrouve ces masques dans les mouvements qui secouent de nombreuses régions du monde. Et selon l'historien Thomas Snegaroff, derrière ces masques, il y a une idée : la non-violence. Il raconte.

Les masques, un moyen de représenter les mouvements populaires ?


Inspirés du Joker, de la Casa de Papel ou encore de V pour Vendetta, les masques sont des symboles de protestation. Présents dans de nombreux mouvements populaires actuels, ils sont visibles au quatre coins de la planète. L’historien Thomas Snégaroff décrypte l’origine de ces symboles.


Au Liban, à Hong Kong, au Chili ou encore en Espagne, les mouvements populaires sont tous différents. Allant parfois à l’encontre d’une dictature, d’autres fois défiant un système économique, le point commun de ces mouvements populaires serait leur stratégie.
Selon l’historien Thomas Snégaroff, la stratégie commune de ces mouvements populaires s’inspire des écrits du philosophe américain Gene Sharp. Dans les années 1970, Gene Sharp se questionne sur la force de la non-violence. Pour le philosophe américain, la non-violence est alors le meilleur moyen de renverser un régime autoritaire. Si en 1989 le mouvement populaire de Tian’anmen s’effondre face au gouvernement chinois, pour Gene Sharp, il s’agit d’un manque de stratégie.


Défendre les valeurs démocratiques pas la non-violence


En 1993, le philosophe américain publie “De la dictature à la démocratie”. Il s’agit d’un ouvrage consacré à la stratégie de la non-violence, mais aussi d’un véritable “mode d’emploi” pour réussir une révolution. Selon Gene Sharp, l’objectif de la non-violence est de contourner le “piège du gouvernement”, qui aurait tendance à médiatiser les manifestants comme des gens “extrêmement violents”.
En effet, “l’opinion publique préfère l’ordre au désordre, et pourrait, pour cette raison, abandonner les mouvements populaires”, explique Thomas Snégaroff. Diffusé dans le monde entier, le texte de Gene Sharp a servi d’inspiration pour de nombreux mouvements populaires.
En plus du principe de la non-violence, on retrouve dans chacun de ces mouvements populaires l’idée d’un slogan, ainsi que d’un logo. Pour Thomas Snégaroff, il s’agit de signes très clairs dont le but est de “créer une sorte d’attachement”. Les masques seraient ainsi le symbole d’une protestation non-violente.


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