Sanna Marin : un gouvernement mené par des femmes

À Davos, la nouvelle Première ministre de la Finlande Sanna Marin a mis les choses au clair.

Finlande : la Première ministre parle de son gouvernement féminin


Sanna Marin évoque son gouvernement, composé de 12 femmes et de sept hommes. Le sujet ne devrait d’ailleurs, selon elle, pas être aussi débattu.


Sanna Marin est la Première ministre de la Finlande. Régulièrement, en interview, elle est questionnée sur son choix d’avoir composé son gouvernement de 12 femmes et sept hommes. En voici un exemple, lors du forum de Davos de 2020.


« Nous fonctionnons comme pour n’importe quel autre gouvernement »


Journaliste : Les cinq leaders de la coalition sont des femmes. Comment vous réunissez-vous ? Où vous réunissez-vous ? Comment fonctionnez-vous ?


Sanna Marin : Eh bien, c’est comme pour n’importe quel autre gouvernement. Nous avons des réunions et nous prenons des décisions. On ne se réunit pas dans des vestiaires pour femmes et on n’a pas le genre de conversation qu’on pourrait avoir dans des vestiaires pour femmes.


Journaliste : C’est drôle de vous en parliez, parce que j’ai vu dans une autre de vos interviews que vous aviez dit que vous vous réunissez parfois dans un sauna. Mais bien sûr, je suppose que ça n’est pas si extraordinaire en Finlande. En Finlande, tout le monde se retrouve dans des saunas.


S.M. : C’est vrai, oui. Mais nous ne tenons pas nos réunions dans un sauna. J’ai fait une plaisanterie à ce sujet dans Time magazine. En fait, nous nous sommes retrouvées, cinq femmes du gouvernement ,dans un sauna, et nous avons parlé de tout autre chose, de nos vies familiales, nous avons fait plus ample connaissance. Parce que je crois que, quand vous connaissez les gens avec qui vous travaillez, vous pouvez coopérer avec eux plus facilement. Je trouve qu’il est aussi très important de sortir ensemble. Nous communiquons d’une manière plus informelle. Cela nous aide à être efficaces pendant les réunions officielles.


« J’espère qu’on n’aura pas besoin d’en parler autant à l’avenir »


Journaliste : Qu’est-ce qui était le plus important? Le fait que vous soyez la cheffe d’État la plus jeune du monde ou le fait que vous soyez une femme et que votre gouvernement soit jeune et dominé par des femmes ? 


S.M. : En fait, je ne me suis pas tellement intéressée à ce qu’en disent les médias. Je sais que le fait que nous ayons tellement de jeunes femmes au pouvoir présente une différence par rapport à ce qui se passe dans d’autres pays du monde. Nous avons en fait un gouvernement de coalition composé de cinq partis, et chaque parti a une femme à sa tête. Et quatre d’entre nous ont moins de 35 ans, et une d’entre nous a plus de 50 ans. Donc, il est vrai que nous avons des générations différentes dans notre gouvernement. Et bien sûr, cela semble différent de ce dont on a l’habitude. Mais j’espère qu’on n’aura pas besoin d’en parler autant à l’avenir. Parce qu’il faudrait trouver normal d’avoir des générations différentes et des sexes différents au pouvoir. Parce que si on regarde la population, on y trouve des sexes différents et des générations différentes. Nous avons donc besoin de gens issus de toutes les catégories de population.


« Des décisionnaires issus de toutes les catégories de la société »


Journaliste : Mais c’est différent d’avoir un gouvernement composé majoritairement de femmes si jeunes… Pensez-vous que vos conversations soient d’une nature différente ? Vous vous êtes sans doute trouvées dans des salles, des comités dominés par des hommes. Pensez-vous que les conversations que vous avez dans votre gouvernement sont d’une qualité différente ?


S.M. : Nous sommes très investies dans la construction d’une société et d’un futur qui soient durables sur le plan social, économique et écologique. En cela, notre programme est le même. Bien entendu, le contexte est différent de celui que l’on connaissait. Mais je ne suis pas la première femme cheffe de gouvernement en Finlande. Je suis la troisième, et lorsque j’étais petite, nous avions une Présidente à la tête du pays. Peut-être que le fait d’avoir cinq femmes au pouvoir et une femme Première ministre n’est pas si extraordinaire en Finlande. Mais bien sûr, le fait que les médias et la communauté mondiale en parlent met le doigt sur quelque chose. Peut-être qu’aujourd’hui, les choses sont différentes. Espérons qu’à l’avenir, le fait d’avoir au pouvoir des décisionnaires issus de toutes les catégories de la société deviendra la nouvelle norme.


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