Les Mauriciens se mobilisent face à la catastrophe

À l'île Maurice, face à la catastrophe, des milliers de volontaires se mobilisent pour lutter contre la marée noire provoquée par le pétrolier japonais Wakashio. Voici comment ça se passe sur place…

Île Maurice : des milliers de volontaires se mobilisent pour lutter contre la marée noire


Ils se rejoignent tous les jours pour aider à créer des boudins qui vont retenir le pétrole dans le lagon.


À l'île Maurice, alors que 800 tonnes de fioul se sont déversées en mer, des milliers de volontaires se mobilisent depuis plusieurs jours aux côtés des autorités. « Là, on est à Beau Plan, dans le nord de l’île, dans une ancienne usine sucrière où des centaines de volontaires se rejoignent tous les jours pour aider à créer des boudins qui vont retenir le pétrole dans le lagon », explique Emeric Vigier, responsable communication chez Beau Plan Smart City.


Le MV Wakashio, bateau battant pavillon panaméen qui transporte plusieurs milliers de tonnes de fuel et de diesel, a chaviré le 25 juillet 2020 au sud-est de l’île.


« Notre gouvernement n’est pas aidant »


Les citoyens fabriquent des « babas » flottants, des structures faites de pailles de canne insérées dans du tissu, avec des bouteilles en plastique pour assurer une meilleure flottaison. Ces babas sont ensuite déposés dans l’eau afin de limiter l’impact et la propagation de ces nappes d’huile dans le lagon mauricien.


Vanille est responsable des plastiques. Avec d’autres habitants, elle s’occupe de trier toutes les bouteilles afin d’obtenir un nombre de litres suffisant pour faire flotter tous les babas dans la baie de Mahebourg. « On se sent un peu obligés d’agir dans la mesure où notre gouvernement n’est pas aidant. Protéger notre lagon, notre écosystème, c’est la chose la plus importante. C’est dramatique, mais heureusement, tous les citoyens ont compris le message et sont là pour nous aider », déplore Vanille.


À Beau Plan, plus de 8 km de boudins ont été produits


Le tissu utilisé permet l’absorption de l’huile. Les boudins sont ensuite assemblés, cousus et empilés à un point de centralisation, avant d’être réunis et enfilés dans de plus grandes chaussettes. Ces structures sont ensuite déplacées au niveau du contrôle qualité pour s’assurer de la solidité des coutures, du niveau de flottaison et de la densité de ces structures de paille.


À Beau Plan, plus de 8 km de boudins ont été produits par plus de 1.500 bénévoles. « Nous travaillons en étroite collaboration avec les comités d’experts, les scientifiques et l’État mauricien pour produire les structures les plus fiables et les plus efficaces possibles », détaille Emeric Vigier. « Ces structures sont ensuite livrées dans le sud de l'île Maurice, où elles sont prises en charge par les ONG et les comités d’experts, pour être ensuite disposées dans le lagon. »


150 tonnes de déchets solides et 570 m3 d'huile lourde retirés des lagons


À travers l’île, plusieurs sites similaires ont été mis en place. Au 12 août 2020, selon le Premier ministre, 150 tonnes de déchets solides et 570 m3 d'huile lourde ont été retirés des lagons. Une grande partie du fioul qui restait dans les cuves du navire aurait été extraite. Emeric Vigier se montre optimiste : « On espère qu’on n’aura pas de grosse marée d’huile. Puisqu’Il reste environ 100 tonnes d’huile sur le bateau, on est prêt à accueillir cette huile si ça venait à se déverser. Mais Dieu merci, ça fait deux jours qu’on n’a plus de coulée importante d’huile. »


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