Marseille : plongée dans la mer de déchets

"On est en plein cœur du parc des Calanques et il y a des milliers de déchets." À Marseille, Brut a plongé dans la mer de déchets avec le photographe sous-marin Alexis Rosenfeld Photographe.

À Marseille, les fonds marins se recouvrent de plus en plus de déchets, et ils risquent d’y rester


Alexis Rosenfeld est photographe photojournaliste spécialisé dans le monde sous-marin. Lorsqu’il plonge dans la méditerranée, il constate l’agrandissement d’une immense décharge, composée principalement de matériaux plastiques, qui mettront des centaines d’années à se décomposer. Immersion.


Le constat d’une décharge en progression


C'est un amoncellement dans un désert de vase, un amoncellement de canettes, de bouteilles en plastique, de trottinettes, de vélos, de casiers, de cônes de signalisation, tout ce qui a strictement rien à faire sous l'eau”, déplore Alexis Rosenfeld.


Le spécialiste remarque qu’il s’agit d’un cercle non vertueux, lié à l’augmentation du nombre de déchets sur les côtes. “Il y a des milliers de déchets d’emballages à usage unique. Ils sont partout. Il n'y a pas de poubelles pour collecter ici. Il y a des déchets de la restauration rapide, du verre. Les gens laissent des sacs plastiques non alimentaires à usage unique”, ajoute-t-il. Ces déchets déposés par les riverains finissent ensuite dans la mer, en fonction du vent. Les détritus proviennent également de l’autre côté de la méditerranée, d’Italie ou d’Afrique du Nord.


La résistance du matériau plastique : autrefois innovation, aujourd’hui fatalité


Pour Alexis Rosenfeld, nettoyer l’océan est une utopie, tant que l’on continue à alimenter la mer en déchets, et que l’on laisse autant de détrituts plastiques circuler sur les côtes.


La longévité du matériau plastique est au coeur du problème, comme l’explique le photojournaliste : “À la base, le matériau plastique est fait pour durer très longtemps. C'était une notion d'écologie géniale, de dire qu'un produit va durer très longtemps et en fait, on l'a détournée et c'est devenu un matériau à usage unique. La qualité est devenue le défaut.


En raison de cette résistante, Alexis Rosenfeld craint que la situation continue de se dégrader lors des prochains années.


Il n'y a pas longtemps, j'ai lu l'article du journal scientifique 'Sciences' sur
la pollution plastique. Ces calculs mathématiques annoncent 3 fois plus de déchets dans l'océan d'ici 2040. Comment c'est possible d'avoir conscience et de continuer?
”, s’insurge-t-il.


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Brut.