Une baleine piégée dans un filet, symbole d'une biodiversité en péril

Libérée par Sea Shepherd Conservation Society, cette baleine est l'énième victime collatérale de la pêche illégale. Pour exploiter cette zone marine ultra-sensible, les braconniers ne reculent devant rien...

Sea Shepherd sauve une baleine piégée dans des filets de pêche illégaux


L’ONG est venue en aide à une baleine à bosse dans une zone prisée des braconniers pour la pêche au totoaba.
 
Lors d'une de leurs patrouilles dans les eaux mexicaines, les équipes de Sea Shepherd ont trouvé une baleine à bosse prise au piège dans un filet. L'animal était épuisé et avait subi de nombreuses blessures à la nageoire pectorale et à la queue.


Pendant plusieurs heures, les équipes se sont démenées pour libérer la baleine à bosse


 
Deux bateaux de l’ONG ont été appelés pour lui venir en aide. L'opération de sauvetage a été pilotée par la marine mexicaine. Pendant plusieurs heures, les équipes se sont démenées pour  libérer le cétacé. Après de nombreuses manipulations, l'animal a finalement été libéré. Seul un bout de filet est resté attaché à sa queue, mais ça ne l’a pas empêché de rejoindre les profondeurs.


Cette scène a eu lieu au sein du refuge des vaquitas, une zone de 1.032 km2 dans laquelle la pêche au filet maillant est interdite. « On a participé au sauvetage de la baleine à bosse dans la “zone critique” du refuge des vaquitas. C'est un triste rappel qui montre pourquoi il est primordial de protéger le refuge contre la pêche illégale », témoigne Octavio Carranza, Capitaine du navire Farley Mowat de Sea Shepherd.


Les cétacés victimes des braconniers


Il ne resterait qu'une dizaine de vaquitas dans le monde. La « zone critique » correspond à l’endroit où ces cétacés ont été observés pour la dernière fois. Elle est considérée comme hautement prioritaire pour la préservation de ces animaux. Toutefois, dans cette zone, les vaquitas sont victimes des filets des braconniers. Les mêmes qui ont pris au piège la baleine à bosse.
 
Ceux-ci sont posés pour capturer des totoabas, des poissons dont le prix au kilo en Chine dépasse celui de la cocaïne. « Le problème du vaquita est qu'il fait la même taille et le même poids que le totoaba. Il se retrouve donc coincé dans les filets de totoaba », explique Carlos Loret de Mola, journaliste spécialiste du sujet.


Les braconniers ouvrent le feu sur les militants de Sea Shepherd


 
Cette situation illustre les conséquences du trafic qui fait rage dans cette région du Mexique, où les cartels menacent les défenseurs de l'environnement. Sea Shepherd affirme que des braconniers ont ouvert le feu sur l'un de ses navires début février 2020. « Ils sont de plus en plus violents. Ils nous ont lancé des cocktails Molotov, ils nous ont tiré dessus, ils sont montés à bord », raconte Jack Hutton, expert en drone pour Sea Shepherd.


Mais Jack Hutton l’assure : ils n’abandonneront pas. « On se met en travers de la route d'une pêche dangereuse qui relève de l'exploitation et qui est en train de détruire tout un écosystème marin. Et quand on dit qu'on va mettre un terme à quelque chose, on n'abandonne pas quand ça devient compliqué. » Au sein du refuge des vaquitas, les équipes de Sea Shepherd ont retiré en six ans plus de 1.000 équipements de pêche illégaux et sauvé la vie d’environ 4.000 animaux.


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