Une immense réserve naturelle menacée par un projet d'exploitation pétrolière

Située au Niger, c’est l’une des plus grandes réserves naturelles d’Afrique. Mais une compagnie pétrolière veut y développer ses activités…

Afrique : l’une des plus grandes réserves naturelles est menacée par un projet d'exploitation


La réserve naturelle de Termit et Tin-Toumma est l’une des plus grandes réserves naturelles d’Afrique. Située au Niger, elle abrite de très diverses espèces animales. Mais elle risque de perdre la moitié de sa surface, puisqu’une compagnie pétrolière veut y développer ses activités…


Créée en 2012 au Niger, la réserve naturelle de Termit et Tin-Toumma s’étend sur 97 000 km2. C’est l'une des dernières zones du Sahara largement préservée des activités humaines : elle abrite 130 espèces d'oiseaux, 32 espèces de reptiles, et 17 espèces de mammifères. Pourtant, le 26 juin 2019, le Conseil des ministres du Niger a accepté de modifier la délimitation de la réserve.


La réserve naturelle de Termit et Tin-Toumma, l’une des plus grande d’Afrique, pourrait ainsi perdre 46 % de sa délimitation actuelle au profit d'une compagnie pétrolière chinoise : la CNPC. L’entreprise veut y développer ses activités, conformément à un accord signé en 2008. « Il a été observé qu'une partie de son périmètre empiète sur les blocs pétroliers d'Agadem, de Ténéré et de Bilma attribués à CNPC (…). Le présent projet de décret propose de nouvelles limites à la réserve afin de le conformer aux dispositions du Contrat de Partage de Production » a expliqué le communiqué du Conseil des ministres paru le 26 juin 2019.


De nombreuses espèces menacées par cette décision


Conséquence : 45 000 km2 initialement protégés doivent être retirés de la réserve naturelle de Termit et Tin-Toumma. Pourtant, selon plusieurs ONG, ces 45 000 km2 accueillent une biodiversité exceptionnelle pour la région. Cette décision pourrait menacer des espèces déjà en danger critique d’extinction, comme la gazelle dama ou l'addax, dont il reste moins de 100 individus à l'état sauvage. « Si rien n'est fait pour les empêcher de continuer ce massacre, il n'y aura plus un seul animal sauvage ici dans les prochaines années » a alerté un membre d’une communauté nomade.


Selon le gouvernement nigérien, la superficie perdue sera compensée par une autre zone. « Le gouvernement propose d'ajouter une zone de taille équivalente à l'ouest de la réserve, mais elle a peu de valeur écologique. » a dénoncé Sébastien Pinchon, responsable des parcs de Noé. Lancée début août 2019, une pétition demande le « reclassement de la plus grande réserve naturelle d’Afrique ». Elle a obtenu plus de 38 000 signatures en quelques jours.


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