28 femmes de chambre en grève dans le plus grand hôtel Ibis de France

Depuis le 17 juillet, 28 femmes de chambre du plus grand hôtel Ibis de France sont en grève pour protester contre leurs conditions de travail, Brut est allé les rencontrer.

La grève illimitée des femmes de chambre d’un hôtel Ibis parisien


« On croit qu’on est des esclaves, le temps des esclaves, c'est dépassé ! » Heures supplémentaires non rémunérées, cadences de travail intenables… Depuis le 17 juillet, 28 femmes de chambre de l’hôtel Ibis Batignolles sont en grève illimitée pour dénoncer leurs conditions de travail.


Devant l’hôtel Ibis Batignolles, le plus grand hôtel Ibis de France, 28 femmes de chambre employées au sein de cet établissement expriment leur colère. Ces femmes de chambre ont commencé une grève illimitée depuis le 17 juillet. « Le travail que nous faisons est très difficile » déclare Rachel Kélé, gouvernante Ibis Batignolles.


La gouvernante de l’hôtel Ibis Batignolles assure que les femmes de chambres étaient déjà allées voir leur patron, mais que celui-ci leur avait répondu : « Vous pouvez même aller jusqu'à faire trois mois de grève, si vous voulez » relate Rachel Kélé, gouvernante Ibis Batignolles.


Ces femmes de chambres de l’hôtel Ibis Batignolles dénoncent les conditions de travail imposées par le sous-traitant qui les emploie, l'entreprise de nettoyage STN. « Les femmes de chambre, en France, qui travaillent avec la sous-traitance, il faut qu'elles se lèvent parce que la sous-traitance, c'est de la maltraitance » dénonce Rachel Kélé, gouvernante Ibis Batignolles.


Parmi ces femmes de chambre, beaucoup n’ont pas fait d’études. Pour Mama Ndiaye, femme de chambre à l’hôtel Ibis Batignolles, c’est l’une des raisons pour lesquelles elles sont autant exploitées : elles « ne connaissent pas leurs droits » explique-t-elle. Mama Ndiaye, femme de chambre à l’hôtel Ibis Batignolles, déplore le manque de respect envers les femmes de chambre : « On nous prend comme des gens qui ne valent rien. Il y a trop d'exploitation sur ce travail-là. Et nous, on en a marre de ça » lance Mama Ndiaye, femme de chambre à l’hôtel Ibis Batignolles.


Leurs revendications sont multiples : la rémunération des heures supplémentaires, la diminution des cadences de travail, l’embauche des salariées directement par l’hôtel, des indemnités repas… « Il faut qu'ils nous entendent, il faut qu'ils nous baissent la cadence » lance Rachel Kélé, gouvernante Ibis Batignolles. En effet, les femmes de chambre sont supposées faire 3 chambres et demie par heure, soit 25 chambres pour un contrat de 7 heures. Mais elles ont souvent bien plus de chambres à faire et ces heures supplémentaires ne sont jamais payées.


En 2018, une cinquantaine de femmes de chambre, employées par STN pour un palace parisien, s'étaient mises en grève. Elles avaient obtenu un accord auprès de leur employeur, après 87 jours de grève. Marlène Schiappa a également demandé qu'une mission soit engagée en septembre pour améliorer les conditions des femmes de chambre. « Je crois que remettre un petit peu d'humanité et d'humanisation dans les conditions de travail des femmes de chambre, des agents de la propreté en général, c'est quelque chose de souhaitable et d'urgent en 2019 » avait déclaré Marlène Schiappa, secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes.


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