Être HPI : le quotidien de Clémence, 17 ans

Comment savoir si l'on est haut potentiel intellectuel ? HPI, trois lettres pour un QI supérieur à 130. Des capacités au-dessus de la norme qui peuvent parfois créer un décalage dans la scolarité des plus jeunes. Clémence, 17 ans, raconte.

Un test qui lui apporte des réponses 

Clémence explique s’être toujours sentie différente par rapport aux autres personnes de son âge. Au collègue, elle subissait des moqueries pour ses moindres faits et gestes. “Au collège, pendant les cours, ils rigolaient de moi. Enfin, je ne pouvais même pas me lever pour aller voir le professeur sans qu'il y ait des remarques”. En parallèle, les cours qu’elle suivait ne lui plaisaient pas : “Rester assis de 8 h à 17 h, ça ne me convient pas. En troisième, au moment de choisir mon orientation, les profs ne voulaient pas vraiment que j'aille en bac pro, ils voulaient que j'aille en général parce que, selon eux, j'avais une trop bonne moyenne”, explique la jeune fille de 17 ans. 


Il y a un an, afin de confirmer ses doutes, Clémence décide de réaliser un test. Les résultats révèlent qu’elle est haut potentiel intellectuel : “Le test, quand ça a révélé que j'étais bien HPI, ça m'a un peu rassurée, entre guillemets, parce qu'au moins, je comprenais un peu plus pourquoi je me sentais si bizarre par rapport aux autres”, révèle Clémence. 


“Elle s’accepte comme elle est”

Son père, en regardant les anciennes photos de sa fille, ne peut s'empêcher de penser au mal-être de son enfant dans les écoles où elle était inscrite. Car Clémence est dysgraphique, lui valant des remarques désobligeantes de la part de ses professeurs : “C'est mes cahiers de cinquième. J'avais des remarques de tous les profs par rapport à comment j’écrivais. Ils me disaient que j'écrivais mal, que je faisais aucun effort, alors que c'était tout le contraire, justement”, raconte-t-elle. 


Pour son père, les résultats du test lui ont permis de mieux comprendre sa fille : “La dysgraphie, je le sais maintenant mais je ne le savais pas à l'époque. Beaucoup d'élèves HPI sont dysgraphiques. Tout ce qui se passe dans sa tête, elle n'est pas capable de l'écrire, ça va beaucoup trop vite. Lorsque les tests ont été faits, elle a pu mettre trois lettres, sur les maux qu'elle avait, sur ce décalage et elle a complètement changé. Et maintenant, elle s'accepte comme elle est, et puis le décalage, elle le cultive, c'est plus un problème. Elle a complètement évolué”, partage son père.

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Une hausse de popularisation de ces évaluations 

HPI, ça veut dire haut potentiel intellectuel. Cette caractéristique s'évalue avec le quotient intellectuel. Au-dessus de 130, la personne est considérée comme HPI. Sur Internet, de nombreux tests proposent d’évaluer son QI. Controversés, ces tests représentent un marché florissant. Mais pour avoir un bilan reconnu, notamment par le corps enseignant, il faut consulter un professionnel de l'évaluation cognitive. 


Léonard Vannetzel, psychologue spécialisé en neuropsychologie et psychopathologie explique qu’il y a, aujourd’hui, une très forte hausse de popularisation de ces évaluations, “comme si le test allait apporter la réponse à une question qu'on se pose”. Le psychologue explique que de nombreux enfants sont massivement envoyés par les parents pour effectuer des tests, en espérant qu'ils puissent potentiellement apporter une réponse concernant l’enfance, un problème de comportement ou d’un saut de classe. “On prête à ce test des propriétés qu'il n'a pas, notamment des propriétés de vérité. Des propriétés de réponse, comme si le test allait être la réponse à la question qu'on se pose, mais en fait non, le test nous permet de recueillir des indices qui vont nous permettre de répondre aux questions que les personnes se posent”, confie Léonard Vannetzel. 

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