Comment le changement climatique mène l'ours polaire vers l'extinction

De plus en plus d'ours blancs choisissent de dévorer leurs petits, alors que leur habitat disparaît. Voici les conséquences réelles du changement climatique sur cet animal, symbole de la fonte des glaces…

Vers l’extinction des ours polaires ?


Les ours polaires dévorent leurs petits, deviennent consanguins à cause du changement climatique. Les cas de cannibalisme explosent chez les ours polaires, mais aussi d’infanticides alors que leur habitat disparaît à cause de la fonte de la banquise et du développement humain. Le docteur Simo Maduna à l’institut norvégien de recherche en bioéconomie est l’auteur d’une étude qui établit un lien entre le changement climatique, la fonte de la banquise et l'appauvrissement génétique alarmant chez les ours polaires de Norvège.

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Il explique que “ce sont de très bons nageurs, mais ils ne peuvent pas nager 400 km pour trouver un partenaire ou de la nourriture. Quand une population donnée atteint sa capacité porteuse, on observe des cas de cannibalisme. Mais on rencontre aussi une forme de cannibalisme particulière, qui est l'infanticide. C'est une stratégie utilisée par l'espèce pour assurer le succès reproducteur des mâles. Avec la fonte de la banquise, le nombre de partenaires est limité, donc la compétition est rude. Les mâles veulent transmettre leurs gènes. Si une femelle perd ses petits, elle est aussitôt prête à s'accoupler à nouveau pour avoir une autre portée. C'est pour ça que des mâles chassent et tuent les oursons: pour pouvoir s'accoupler avec les femelles et transmettre leurs gènes. C’est une population relativement réduite. Il y a donc une certaine parenté génétique. Généralement, on se rend compte que des individus proches se reproduisent entre eux, ce qui pourrait faire ressortir des traits récessifs préjudiciables pour l'espèce.”

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Son équipe a étudié l'évolution génétique des ours polaires entre 1995 et 2016. Sur cette période, l'Arctique a perdu près de 7600 milliards de tonnes de banquise. Une réduction de la diversité génétique a été observée entre 3 et 10 % au fil du temps. “La banquise connecte entre eux différents habitats, différentes régions, et sans elle, la population et le patrimoine génétique sont si appauvris que dans certaines régions où vivent normalement les ours, on n'en trouve plus aucun. Si on perd ce réservoir qui garantit la diversité génétique, en cas d'épidémie, il n'y aura peut-être plus d'individus capables d'y résister. Quand une espèce perd sa capacité à évoluer et à résister aux épreuves de la nature, elle est condamnée à l'extinction.” Il ne reste plus que 22 000 à 31 000 ours polaires dans le monde.

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Des régions autrefois connectées deviennent progressivement isolées. Si cette tendance n'est pas stoppée, nous pourrions assister à un déclin considérable des populations dans la région. En 1973, les États-Unis, la Norvège, la Russie ont interdit la chasse aux ours polaires permettant à certaines populations de se régénérer. Mais les scientifiques alertent sur le fait que le changement climatique représente une menace encore plus grande que la chasse. “Alors que la population se régénérait, on observait les effets du changement climatique. Et aujourd'hui, le climat est leur pire ennemi. La principale menace pour les ours polaires, c'est la hausse des températures. On est en train de détruire l'habitat d'une espèce. Au fil du temps et de notre travail, nous faisons de plus en plus de prévisions et j'espère qu'elles ne se réaliseront jamais.”, se désole le docteur Simo Maduna.

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