De violents affrontements au Sénégal

Affrontements au Sénégal : retour sur 6 jours de violences…

Sénégal : quand Dakar s’embrase en soutien à Ousmane Sonko, principal opposant au régime


Le 8 mars dernier, Ousmane Sonko, opposant au Président Macky Sall, est relâché sous contrôle judiciaire. Mais depuis son arrestation 5 jours plus tôt, à Dakar et dans d’autres villes du Sénégal, de nombreux affrontements s’opèrent entre la jeunesse sénégalaise et les forces de l’Ordre. Retour sur une semaine sous haute tension.


Le 3 mars 2021, Ousmane Sonko est arrêté


Le 3 mars 2021, Ousmane Sonko se rend au tribunal pour répondre d’accusations de viols qu’il conteste depuis plusieurs semaines. Accompagné de partisans, il est arrêté sur le chemin pour “troubles à l’ordre public”. Pour l’un de ses avocats, Maître Ciré Clédor Ly, cette arrestation “relève d’un complot d'État.” Le 8 mars, l’opposant politique est finalement libéré sous contrôle judiciaire.


“L’arrestation d’Ousmane Sonko a été le catalyseur de toute une série de frustrations liés à la gouvernance."


Rapidement, à Dakar et dans d'autres villes du Sénégal, une vague d'indignation déferle. Les militants favorables à Ousmane Sonko réclament fermement sa libération. “L’arrestation d’Ousmane Sonko a été le catalyseur de toute une série de frustrations liés à la gouvernance”, confie Ousmane Diallo, membre du bureau d’Amnesty International à Dakar. Ces marches organisées sont lourdement réprimées par les forces de l’Ordre. Une situation décrite par l’activiste sénégalaise Jaly Badiane : “C’est surtout ça qui a attisé le feu. Aujourd’hui, on ne laisse plus les Sénégalais exprimer leur point de vue.” Ce ras-le-bol va jusqu’au pillage de plusieurs supermarchés que condamne fermement le gouvernement.


Par-delà l’arrestation d’Ousmane Sonko, le cri d’une jeunesse laissée pour compte


Ndeme Dieng, porte-parole d’un parti d’opposition rappelle que parmi ces jeunes qui manifestent, 90% sont sans emploi. Pour lui, leur mobilisation dépasse le seul cadre de l’arrestation d’Ousmane Sonko. Elle est la réaction à un contexte socio-économique particulièrement difficile pour les jeunes du Sénégal. “Il est important que nous comprenions que nous devons marquer une pause et parler à notre jeunesse,” explique Alioune Badara Cissé, Médiateur de la République.


Un événement relayé sur les réseaux sociaux


La mobilisation ne tarde pas à s’étendre aux réseaux sociaux où le #FreeSenegal est repris par de nombreux jeunes du pays et personnalités sénégalaises. Parmi elles, Sadio Mané ou encore Omar Sy ont adressé sur Twitter leur total soutien à la jeunesse Sénégalaise.


Une contestation qui tend à perdurer


Le samedi 6 mars, des opposants au Président Macky Sall ont appelé les Sénégalais à descendre de nouveau dans la rue pendant trois jours à partir du lundi lundi 8 mars. Après la libération sous contrôle judiciaire d’Ousmane Sonko ce 8 mars, ses avocats demandent au gouvernement d’aller plus loin. “Maintenant il ne s’agit pas de libérer Ousmane Sonko, mais aussi de libérer tous les détenus politiques", déclare Maître Ciré Clédor Ly.


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