Les dangers de la surexposition des enfants sur Internet

Pour le documentaire "Enfants sous influence", la journaliste Elisa Jadot a enquêté sur les dangers de la surexposition des enfants sur Internet. "Enfants sous influence, surexposés au nom du like", un documentaire à voir dimanche 17 septembre à 20.55 sur France 5.

Un enfant de 13 ans a en moyenne 1300 photos et vidéos de lui sur les réseaux sociaux”

Les prédateurs sexuels adorent et sont friands de vidéos d'enfants qui mangent des fruits parce que ça fait des petits bruits de bouche et ils adorent ça. Donc quand on publie une photo de notre enfant en train de manger un fruit, il faut juste se dire que ça peut finir entre de mauvaises mains”. Elisa Jadot est journaliste. Elle a réalisé le documentaire “Enfants sous influence” qui traite des dangers de la surexposition des enfants sur internet. “Un enfant de 13 ans a en moyenne 1300 photos et vidéos de lui sur les réseaux sociaux postées par ses proches. Un jour, si je publie une photo de mon enfant, quelle qu'elle soit, elle peut se retrouver sur un site pédophile. On ne peut pas vraiment savoir combien de sites sont en réalité des points de rencontre de prédateurs sexuels, parce que ce sont des sites qui ne s'affichent pas comme tels. Ce sont d'abord, pour la plupart, des banques d'images qui ressemblent à des banques d'images tout à fait classiques. Au minimum, la moitié des photos qui s’échangent sur ces sites pédopornographiques proviennent des réseaux sociaux et ont été partagées par les parents eux-mêmes au départ” explique la journaliste. 

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Dans le documentaire, un site internet est montré. “Il fait partie des 880 sites les plus visionnés au monde. Donc il y a 75 millions de photos sur ce site et 25 millions de visiteurs uniques par mois, c'est énorme. Ça veut dire que c'est 25 millions de personnes différentes qui, chaque mois, vont sur ce site Internet. La plupart du temps, ces sites Internet sont des points de rendez-vous de prédateurs sexuels.”. Ce qui intéresse les prédateurs, ce ne sont pas uniquement les photos “d’un enfant tout nu” décrit la journaliste. “Ce qui intéresse les prédateurs sexuels, ça peut être juste un sourire, un regard un peu coquin. J'ai vu des photos tout à fait anodines de petites filles bien habillées devant des sapins de Noël, mais qui avaient un joli visage, un visage qui était attirant pour les prédateurs sexuels”

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Parmi les visiteurs pédophiles qui visitent ce genre de sites, la journaliste indique que certains seront satisfaits par ces images. Pour d’autres, ces images serviront d’appâts “pour ensuite échanger des mails, des comptes Telegram et se partager d'autres types de contenus, passer commande et alimenter le réseau”. Avec ce documentaire, Elisa Jadot interroge sur l’impact du numérique sur nos vies intimes, et plus particulièrement, sur celles de nos enfants. “Ça fait des années qu'on a les réseaux sociaux, qu'on vit avec, mais il est peut-être temps de se demander ce que le numérique a fait de nous. Le consentement est un des enjeux qu'on soulève dans le documentaire parce qu'on ne se pose pas beaucoup cette question-là : est-ce que nos enfants sont d'accord ? Est-ce qu'ils ne sont pas d'accord ? En fait, ils sont trop jeunes pour pouvoir dire s'ils sont d'accord ou pas d'accord. C'est à nous, parents, de garantir la protection de nos enfants. On n'est pas propriétaires de leur image, on doit la protéger et faire en sorte qu'elle soit vierge de toute réputation jusqu'à leurs 18 ans”. La journaliste rappelle qu'il est essentiel que l'adulte qui prend en photo un enfant ou le mineur prête particulièrement attention à l'endroit où il partage la photo et qu'il ait conscience que la photographie si elle est postée en ligne pourrait être reprise par des personnes tiers dans le cadre d'un usage malveillant. 

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