La guerre de l'eau entre agriculteurs et défenseurs de l'environnement

Dans le Lot-et-Garonne, la guerre de l'eau est déclarée entre des agriculteurs et des défenseurs de l'environnement. Une enquête d'Envoyé spécial à voir ce jeudi 4 mars à 21h05 sur France 2.

Agriculteurs contre défenseurs de l’environnement : En France, la guerre de l’eau est déclarée


Partout dans le pays, une guerre fait rage autour d’une ressource vitale : l’eau. Les projets de retenue de plus en plus étendus se multiplient. Rencontre avec ceux qui ont décidé de mener ce combat.


Près d’Agen, le lac illégal de Caussade


Dans le Lot-et-Garonne, près d’Agen, une poignée d’agriculteurs a décidé de s’affranchir des lois en construisant illégalement le lac de Caussade. Le projet avait été retoqué par la préfecture à la suite des avis rendus par trois agences de protection de l’environnement. Plusieurs espèces protégées, animales et végétales vivant sur le site, étaient en danger. Sans autorisation ni entreprises d’accord pour prendre part à ce chantier illégal, les agriculteurs se chargent eux-mêmes de creuser le lac. En novembre 2018, les travaux démarrent. Un an et demi plus tard, la sentence tombe : le président et le vice-président de la Chambre d’agriculture écopent respectivement de 9 et 8 mois de prison ferme pour avoir construit illégalement le lac. “Aucun regret. C’est pas ça qui va nous arrêter”, confie Patrick Franken qui reste déterminé. Les deux hommes ont décidé de faire appel.


Pour les agriculteurs, la réserve comme solution aux risques de sécheresse


Dans ce département où les épisodes de sécheresse sont fréquents l’été, les 920 000 mètres cubes d’eau du lac permettraient aux agriculteurs de sauver leurs récoltes. “Économiquement, ils feront face. Voilà, ils sont moins inquiets”, justifie Patrick Franken, président de la Chambre d’agriculture du Lot-et-Garonne. Pour lui et les autres agriculteurs, ce type de réserves est indispensable à la survie des exploitations, en particulier l’été.


“Rendez-nous l’eau. Rien que ça c’est un symbole, le fait que l’eau soit emprisonnée.”


Mais pour les défenseurs de l’environnement, il est urgent de préserver et partager cette ressource vitale à tous. À travers son collectif d’opposants “Bassines, non, merci”, Julien Le Guet a décidé de combattre la construction de 16 réserves d’eau dans son département. Derrière les grilles de l’une d’entre elles, il s’insurge : “Rendez-nous l’eau. Rien que ça c’est un symbole, le fait que l’eau soit emprisonnée.” Pour lui, ces réserves sont une aberration. Le sol y est recouvert d’une bâche étanche en caoutchouc noir qui facilite l’évaporation de l’eau, directement captée dans les nappes phréatiques. Il ajoute : “Une des problématiques de ces bassines, c’est aussi qu’elles prennent une eau de qualité pour l’exposer au vent, aux pollutions aériennes.


Depuis 3 ans, les opposants se mobilisent régulièrement pour tenter de stopper le projet. Car s’il aboutit, il pourrait servir de modèle à plusieurs dizaines de programmes similaires partout en France.


Ma liste

list-iconAjouter à ma liste
avatar
Brut.