Le racisme ordinaire, c'est leur quotidien
Des petites remarques qui tournent au vrai traumatisme, c'est le racisme ordinaire. Elles, c'est leur quotidien. Voilà comment elles le vivent.
C’est quoi, le racisme ordinaire ?
Le racisme ordinaire, c’est une attitude raciste qui paraît anodine pour celui qui en est l’auteur. Pour Brut, plusieurs femmes témoignent du racisme ordinaire dont elles sont victimes.
Denisy, Fily, Lou et Amal subissent le racisme ordinaire au quotidien. D’après Racky Ka, psychologue spécialiste des conséquences du racisme sur la santé mentale, l'accumulation des ces « petites agressions » peut engendrer une dépression ou de l’anxiété.
« Je voulais être intégrée »
« Fais gaffe parce que les femmes noires ne se laissent pas faire. Si tu lui demandes et qu’elle n’est pas d’accord avec toi, tu risques de t’en prendre une. » Ça, c’est le type de remarques racistes entendues par Fily. Avant, elle les acceptait. « Je voulais être intégrée, et qui dit intégration dit dire oui à tout parce qu’ils ont déjà des préjugés finis sur nous, nous concernant nous femmes noires, donc pourquoi m’enfoncer ? », explique-t-elle.
Denisy, elle, a fait face à des propos comme: « “Vendeuse de marrons”, “Vendeuse de maïs chaud”, “Tu pues le curry”, “Il est où ton sniper sur le front ?” » C’était durant son enfance, puis tout au long de son adolescence, jusqu'à aujourd’hui. Petite, elle n’aimait pas parler sa langue devant ses amis. Elle n’évoquait pas non plus ses origines, par crainte des moqueries.
Leur réaction au racisme ordinaire
Pendant longtemps et aujourd’hui encore, Amal a entendu des gens lui dire : « “Eh mais t’es de quelles origines ? Moi j’adore le couscous et le tajine”, “Mais t’as combien de frères et soeurs ? Bah j’en ai six. - Ah d’accord t’es ce qu’on appelle une famille allocations.” » Dans certains contextes, elle évite même d’aborder les sujets qui pourraient attiser ce type de réflexions.
À force de propos racistes, Lou, créatrice de « la.charge.raciale », a développé un mécanisme de défense. « Je vais me renfermer. Ce qu’on me dit souvent sur mon lieu de travail, c’est que je suis froide, méfiante, pas très sympathique », raconte-t-elle. Lou en est devenue stressée par les interactions sociales.
Apprendre à connaître l’autre
Ces commentaires ont énormément d’impact sur les personnes qui les subissent, selon Racky Ka, « au point d’effacer sa personnalité pour ne pas les subir ». Par ailleurs, ces personnes endossent à la fois le rôle de victime et celui d’éducateur, car elles doivent expliquer que ces propos ne se disent pas.
« Un des moyens de sortir de ces stéréotypes, c’est d’aller à la rencontre de cette personne. Quand vous connaissez vraiment cette personne, quand vous discutez avec elle, vous accédez vraiment à sa complexité d’être humain et elle sort de ces cases », assure la psychologue.
Elle poursuit : « Et c’est là que vous entendez les gens dire “J’aime pas les Noirs, mais toi, je t’aime bien. Pourquoi je t’aime bien ? Mais parce que t’es totalement sorti des cases. Je te connais tellement que tout ce qu’on dit des Arabes, des Noirs, ça ne te correspond plus.” La clé, c’est d’apprendre à connaître l’autre dans toute son entièreté, avec bienveillance, avec respect aussi de ses origines, de ses différences culturelles. »

C’est quoi, le racisme ordinaire ?
Le racisme ordinaire, c’est une attitude raciste qui paraît anodine pour celui qui en est l’auteur. Pour Brut, plusieurs femmes témoignent du racisme ordinaire dont elles sont victimes.
Denisy, Fily, Lou et Amal subissent le racisme ordinaire au quotidien. D’après Racky Ka, psychologue spécialiste des conséquences du racisme sur la santé mentale, l'accumulation des ces « petites agressions » peut engendrer une dépression ou de l’anxiété.
« Je voulais être intégrée »
« Fais gaffe parce que les femmes noires ne se laissent pas faire. Si tu lui demandes et qu’elle n’est pas d’accord avec toi, tu risques de t’en prendre une. » Ça, c’est le type de remarques racistes entendues par Fily. Avant, elle les acceptait. « Je voulais être intégrée, et qui dit intégration dit dire oui à tout parce qu’ils ont déjà des préjugés finis sur nous, nous concernant nous femmes noires, donc pourquoi m’enfoncer ? », explique-t-elle.
Denisy, elle, a fait face à des propos comme: « “Vendeuse de marrons”, “Vendeuse de maïs chaud”, “Tu pues le curry”, “Il est où ton sniper sur le front ?” » C’était durant son enfance, puis tout au long de son adolescence, jusqu'à aujourd’hui. Petite, elle n’aimait pas parler sa langue devant ses amis. Elle n’évoquait pas non plus ses origines, par crainte des moqueries.
Leur réaction au racisme ordinaire
Pendant longtemps et aujourd’hui encore, Amal a entendu des gens lui dire : « “Eh mais t’es de quelles origines ? Moi j’adore le couscous et le tajine”, “Mais t’as combien de frères et soeurs ? Bah j’en ai six. - Ah d’accord t’es ce qu’on appelle une famille allocations.” » Dans certains contextes, elle évite même d’aborder les sujets qui pourraient attiser ce type de réflexions.
À force de propos racistes, Lou, créatrice de « la.charge.raciale », a développé un mécanisme de défense. « Je vais me renfermer. Ce qu’on me dit souvent sur mon lieu de travail, c’est que je suis froide, méfiante, pas très sympathique », raconte-t-elle. Lou en est devenue stressée par les interactions sociales.
Apprendre à connaître l’autre
Ces commentaires ont énormément d’impact sur les personnes qui les subissent, selon Racky Ka, « au point d’effacer sa personnalité pour ne pas les subir ». Par ailleurs, ces personnes endossent à la fois le rôle de victime et celui d’éducateur, car elles doivent expliquer que ces propos ne se disent pas.
« Un des moyens de sortir de ces stéréotypes, c’est d’aller à la rencontre de cette personne. Quand vous connaissez vraiment cette personne, quand vous discutez avec elle, vous accédez vraiment à sa complexité d’être humain et elle sort de ces cases », assure la psychologue.
Elle poursuit : « Et c’est là que vous entendez les gens dire “J’aime pas les Noirs, mais toi, je t’aime bien. Pourquoi je t’aime bien ? Mais parce que t’es totalement sorti des cases. Je te connais tellement que tout ce qu’on dit des Arabes, des Noirs, ça ne te correspond plus.” La clé, c’est d’apprendre à connaître l’autre dans toute son entièreté, avec bienveillance, avec respect aussi de ses origines, de ses différences culturelles. »