Mon premier jour en France - Épisode 3 : Soc Lam

"Je pensais que j'étais peut-être au paradis après avoir vécu l'enfer." En novembre 1980, Soc Lam et sa famille atterrissent à Roissy après avoir fui le génocide cambodgien. Il a alors 9 ans. Et son premier jour en France, voilà comment il l'a vécu.

Soc Lam, réfugié du génocide cambodgien, raconte son arrivée en France


En novembre 1980, Soc Lam est âgé de 9 ans. Accompagné de ses parents, il atterrit à Paris pour la première fois. Pour lui, cette arrivée en France symbolise la liberté : sa famille vient d’échapper au génocide cambodgien. Il raconte à Brut.


À son arrivée, Soc Lam et sa famille ont été logés dans une tour de 28 étages, au sein du 18éme arrondissement de Paris. Ils ont vécu plusieures années dans une petite pièce et ont dormi à quatre sur des lits superposés, se souvient Soc Lam. Malgré le manque d’espace, c’était l’endroit où Soc Lam se sentait en sécurité à l’époque. “Je pensais que j’étais au Paradis, après avoir vécu l’enfer”, se rappelle Soc Lam.
Rapidement, Soc Lam a été scolarisé dans une classe de deux ans inférieure à son niveau, parce qu’il ne maîtrisait pas le français. Les premiers jours d’école ont été assez difficiles, se souvient Soc Lam. En effet, il se sentait isolé. Il se souvient également des cours approfondis de français, un moyen efficace pour s’intégrer plus rapidement.


“C’est pour se reconstruire qu’on est venu”


Plus tard, Soc Lam et ses parents ont déménagé dans une autre tour, au sein du 13ème arrondissement. Dans ce quartier asiatique, Soc Lam a découvert d’autres personnes d’origine sino-khmère qui ont vécu la même histoire : il n’était plus isolé. Très tôt, Soc Lam a décidé qu’il étudierait le droit. Il confie avoir fait ce choix pour comprendre son histoire, et en particulier le statut spécifique des réfugiés, qu’il ne comprenait pas à l’époque. En effet, pour Soc Lam il s’agit d’une “générosité qu’avait la France d’accueillir les réfugiés”.


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Brut.