Travailler pour Amazon : une ex-employée raconte

C'est l'entreprise la plus cotée au monde. Mais de nombreux employés dénoncent leurs conditions de travail. Angie Aker a travaillé dans l'un des énormes entrepôts du groupe Amazon. Elle raconte.

Travailler pour Amazon : une ex-employée raconte


C'est l'entreprise la plus cotée au monde. Mais de nombreux employés dénoncent leurs conditions de travail. Angie Aker a travaillé dans l'un des énormes entrepôts du groupe Amazon. Elle raconte.


« De multiples améliorations peuvent être apportées, mais Amazon ne souhaite pas les mettre en place ni rendre le travail plus agréable. Amazon cherche à limiter au maximum ses pertes » estime Angie Aker, ex-employée Amazon. Angie Aker a travaillé dans un centre de distribution Amazon pendant 6 mois, en 2017. C'est la société la plus cotée au monde, mais de nombreux employés critiquent les conditions de travail d'Amazon.


« Je rentrais à 6 h du matin après avoir travaillé pendant 11 heures et demie et je devais prendre la dose maximale autorisée d'ibuprofène. Je mettais de la glace sur mes poignets, sur mes épaules et je dormais avec en espérant que l'inflammation disparaisse le lendemain. Ça se passait comme ça plusieurs semaines d’affilée » raconte Angie Aker, ex-employée Amazon.


Amazon emploie plus de 600 000 personnes dans le monde. En 2018, une vidéo de formation avait fuité dans les médias, mettant en lumière sa position vis-à-vis des syndicats : « Nous ne sommes pas contre les syndicats, mais nous ne sommes pas non plus neutres » déclarait Amazon dans cette vidéo. « La façon dont Amazon étouffe les débats relatifs au syndicalisme… On a vraiment le sentiment que les gens sont piégés. Ils sont obligés d'encaisser. Aucune piste d'amélioration n'est envisagée. Si ça ne vous plaît pas, on peut se passer de vous » témoigne Angie Aker, ex-employée Amazon.


En 2018, face aux critiques dénonçant les faibles salaires, Amazon a relevé le salaire minimum à 15 $/heure aux États-Unis. Pour Angie Aker, c'est une façon de dissimuler plus discrètement les retenues sur salaire, ou ce que l'entreprise appelle le « congé volontaire ». « Au lieu de faire les plannings convenablement, ils font venir tout le monde pour un même poste. Au début du service, ils annoncent que l'on peut prendre sa journée volontairement. Que vous ayez fait un trajet en voiture de 5 minutes ou de plus d'une heure » raconte Angie Aker, ex-employée Amazon. « L'employé ne perçoit aucun salaire s'il prend un congé volontaire. Il ne reçoit rien et, de cette façon, Amazon parvient à minimiser au mieux ses dépenses » ajoute Angie Aker.


Dans le monde entier, durant les 48 h du célèbre Prime Day, les salariés ont contesté les conditions de travail dans les dépôts Amazon. Pour Angie Aker, le véritable changement aura lieu uniquement lorsque les clients Amazon inciteront le géant à améliorer les choses. « Les pratiques d'Amazon peuvent évoluer. Nous avons remarqué qu'ils sont sensibles à l'opinion publique quand Bernie Sanders a présenté son projet de loi Stop BEZOS. C'est ce qui a poussé Jeff Bezos (PDG d’Amazon), à aborder la question du salaire minimum. Je pense qu'il est nécessaire de mener une campagne progressive pour faire avancer les choses » conclut Angie Aker, ex-employée Amazon.


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