Anne-Flore Marxer, snowboardeuse engagée pour l'égalité

"Si on s’est battue toute sa vie pour arriver à un niveau international, ce n’est pas pour être réduite à une paire de seins." Championne du monde de freeride, Anne-Flore Marxer se bat pour que les femmes soient jugées sur les mêmes critères que les hommes dans son sport.

La championne de snowboard Anne-Flore Marxer dénonce les inégalités dans le sport


Championne du monde de freeride, Anne-Flore Marxer se bat pour que les femmes soient jugées sur les mêmes critères que les hommes dans son sport.


Anne-Flore Marxer est snowboardeuse et championne du monde de freeride. Mais elle est aussi engagée pour la cause des femmes dans son sport : « Face à la nature, qu’on soit une femme ou un homme, on prend les mêmes risques » lance Anne-Flore Marxer.


Elle estime que, de manière générale, dans le sport, les hommes sont jugés pour leurs performances sportives, alors que les femmes sont toujours jugées pour leur physique. « Par exemple, quand je suis invitée sur un plateau télévisé où on va présenter tous les autres sportifs, tous ces hommes, ces héros, pour leurs performances sportives, leurs prouesses… Et puis on va me présenter comme le plus joli sourire du snowboard français. Je ne crois pas que ça soit à la hauteur de ce que j'ai pu accomplir dans mon parcours de snowboardeuse » déplore Anne-Flore Marxer.


Des récompenses largement moindres pour les sportives


Aujourd'hui encore, dans les compétitions, le « prize money », soit la récompense, est plus élevée pour les hommes que pour les femmes. Lors d’une compétition, Anne-Flore Marxer remporte un t-shirt, alors que son homologue masculin gagne un voyage à Hawaï. Pourtant, les frais sont les mêmes pour tous les sportifs : « En tant que femme, ça ne me coûte pas moins cher de me déplacer pour aller sur un évènement, de prendre un billet d'avion, de prendre un hôtel ou un logement » déplore Anne-Flore Marxer.


Les sportifs masculins gagnent plus d’argent grâce aux « prize money », ont des sponsors, ce qui leur permet de financer leur carrière sportive et se concentrer dessus. « Si on est une femme et qu'on doit travailler à côté et qu'on ne peut aller s'entraîner que pendant le week-end, forcément, on part avec un pied d'inégalité pour arriver au même niveau sportif » dénonce la championne du monde Anne-Flore Marxer.


« On ne parle des femmes que lorsqu'elles se dénudent »


Le problème vient surtout des structures sportives et de l’industrie des marques liées au snowboard assure Anne-Flore Marxer : « Pour améliorer les choses, il faudrait qu’il y ait une plus grande diversité dans les personnes qui sont responsables d'investissements financiers, d'organisations sportives, de structures ou d'évènements, comprendre que finalement la plus grande diversité, on l'aura dans les gens qui vont être décisionnaires du sport, sera traduite par une plus grande diversité dans les pratiquants du sport » estime la snowboardeuse.


Anne-Flore Marxer considère que si les hommes sont mis en avant pour leurs prouesses sportives, « on ne parle des femmes que lorsqu'elles se dénudent ». Pour la snowboardeuse championne du monde, c’est un « vrai souci » : « Si on s'est battu toute sa vie pour arriver à un niveau sportif au top au niveau international, ce n'est pas pour ensuite être réduite à une paire de seins » lance Anne-Flore Marxer. Elle s’interroge aussi sur l’impact de cette représentation des sportives sur les jeunes femmes : « Est-ce qu'on leur dit : “Peu importe ce que tu auras accompli dans ta vie, finalement la seule chose qui intéressera le monde, c'est ta plastique” ? » conclut la championne du monde de freeride.


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