Interview Brut : Didier Deschamps

"Les gens ne me connaissent pas." Ce mardi soir, il donne sa liste des joueurs français sélectionnés pour l'Euro. L’homophobie dans le foot, l'éducation de son fils, sa mentalité de gagnant… Didier Deschamps s'est livré en interview pour Brut.

Originaire de Bayonne, terre de rugby, c’est finalement vers le football que Didier Deschamps se tourne à l’âge de 14 ans. Il intègre alors le centre de formation de Nantes. Suivra ensuite une longue carrière. A quelques semaines de l’Euro, l’entraîneur était en interview chez Brut. A son époque, lorsqu’il était jeune footballeur, les réseaux sociaux n’existaient pas. Depuis, cela a bien changé. Pour Didier Deschamps, “quand ça se passe bien, les réseaux sociaux, c’est merveilleux. Cela permet d'avoir des images et des émotions qu'on n'aurait pas pu avoir avant en quasi instantané. C'est le monde d'aujourd'hui. Je ne me bats pas contre ça, ça fait partie de la vie même si moi, personnellement, j'y suis pas parce que je n'ai pas d'intérêt, je n'ai pas de plaisir à y être ou de faire partager. C'est une question de génération aussi”. “Les jeunes d'aujourd'hui, c'est : montrer ce qu'ils font, avec qui ils sont, où ils sont” ajoute l’entraîneur. 

Voir l’interview intégrale de Didier Deschamps par Rémy Buisine


Pour lui, si interdire est “impossible” car cela serait “enlever une liberté” aux membres de son équipe, Didier Deschamps souhaite cependant que des limites soient fixées. “Le plus important, c'est de pouvoir cadrer pour que les joueurs ne se mettent pas en difficulté et qu'ils mettent pas le groupe en difficulté, ce que représente l'équipe de France, la Fédération et ce maillot bleu-blanc-rouge.” Il cite l’exemple pendant la Coupe du monde au Brésil en 2014 “où les joueurs avaient des temps libres, on était dans un camp de base plutôt agréable où il y avait des piscines, ils peuvent se prendre en vidéo autour de la piscine, ils ont un moment de relâche, il y a rien de mal. Mais les supporters français qui sont en France qui voient ça et si le match qui suit se passe mal, se disent: "Mais ils ont que ça à faire, de faire de la bronzette autour de la piscine ?" C'est un exemple mais c'est la réalité”. L’essentiel pour l’entraîneur est que les joueurs fassent “attention à ce qu'ils peuvent mettre comme commentaire, et surtout qu’ils ne mettent en difficulté ou partenaires, ou adversaires, ou l'institution, elle est au-dessus de tout de toute façon”

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L’autre élément fondamental pour lui est la lutte contre les discriminations : “Les discriminations quelles qu'elles soient n’ont pas de place dans le sport en général. Il y a des choses qui se passaient, qui se passent, c'est faire en sorte, en concertant tout le monde pour que ça arrive moins dans un premier temps et en espérant que ça n'arrive plus. A un moment, quand on veut lutter contre quelque chose, oui, il faut prendre des décisions et des décisions qui soient fortes. Parce que le sport pour moi, et le football qui est le sport le plus populaire, c'est certainement le meilleur moyen d'unir et de réunir les gens. Mais je suis pas là pour dire : "Oui, là, il fallait le faire, là, il faut pas le faire." Chacun peut avoir un avis et pas forcément détenir la vérité. Au contraire, réunir tout le monde dans un premier temps, jusqu'à ce que ça n'arrive plus du tout.”

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