Pédophilie dans le milieu du sport pro et amateur : l'enquête de Disclose

La pédophilie dans le milieu du sport, professionnel comme amateur : c'est le sujet tabou sur lequel des journalistes de Disclose.ngo ont enquêté. Depuis 1970, ils ont recensé 276 victimes en France, y compris dans le club de natation de Clamart dont la ministre des Sports est membre... Une enquête à retrouver sur Disclose.ngo dès ce soir et jeudi soir dans Envoyé spécial

Les violences sexuelles dans le sport : les révélations de Disclose


Pendant 8 mois, le média Disclose a mené l’enquête sur les violences sexuelles dans le milieu du sport de 1970 à aujourd’hui. Et voilà ce qu’ils ont trouvé…


Tout au long de l’enquête, le média Disclose a trouvé 77 affaires avec "des dysfonctionnements graves qui ont provoqué 276 victimes en milieu sportif”, raconte Mathieu Martiniere, journaliste à Disclose. Les victimes sont, en grande majorité, des mineurs de moins de 15 ans. Dans les 77 affaires, 1 cas sur 2 étaient des personnes déjà condamnées pour des infractions sexuelles, dans leur passé. Aujourd’hui, il y a plus de 3 millions de bénévoles dans le sport français et ils ne sont pas contrôlés, que ce soit au niveau du casier judiciaire ou encore du FIJAIS, fichier des infractions sexuelles.


“Quelqu’un qui aurait été condamné pour viol sur mineur, peut se retrouver entraîneur auprès de mineurs”


Ils arrive que les clubs soient de mauvaise volonté "car ils veulent protéger leur institution", explique Mathieu Martiniere. Mais, la plupart du temps, les instances sportives “sont dans une méconnaissance totale de ces affaires”. En effet, lorsque ce genre d’affaire surgit dans un petit village ou encore dans un club d’amateurs, les gens sont un peu démuni : “Est-ce qu’on doit dénoncer ?” Pour Mathieu Martiniere, il s’agit surtout d’un manque d’investissement de la part du ministère des Sports. Cependant, la ministre des Sports et l’ancienne championne du monde de natation, Roxana Maracineanu, se mobilise sur ce sujet depuis son arrivée au ministère, il y a un an : “J’étais la première à prendre officiellement la parole dessus, parce que jusqu’à maintenant il y avait une omerta.


“L’enquête en cours pourra déterminer s’il faut remettre en cause les personnes qui auraient été au courant et qui n’auraient pas réagi à l’époque”


Chloé, ancienne nageuse au CSM Clamart, a été victime de violences sexuelles au sein de ce club, dont la ministre des Sports ainsi que sa fille, sont également membres. En effet, un entraîneur a été écarté du club car il est accusé d’avoir commis des attouchements sur une jeune athlète. Cette affaire a été signalée devant le bureau du club de Clamart, en 2012. Pourtant, le bureau a attendu 5 ans avant d’agir.
En tant que ministre, je ne peux pas intervenir sur une enquête en cours”, certifie Roxana Maracineanu, en évoquant l’enquête judiciaire. Pourtant, selon la loi, la Ministre peut déclencher une enquête administrative sur un club de sport si elle est alertée sur des dysfonctionnements. “Je juge, personnellement, que l’organe dirigeant du club et les personnes en place n’ont pas du tout l’intention (…) de couvrir des faits de ce type-là, (…) vu le choc qu’ils ont connu avec cette mise en lumière d’un éventuel cas sur la personne à qui ils faisaient confiance au quotidien”, insiste Roxana Maracineanu. Cependant, si d’autres alertes apparaissent, “bien sûr que j’agirai en conséquence”, affirme la ministre des Sports.


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