Cette vidéo sera publiée prochainement
Lucille et Gringe veulent briser les tabous sur la schizophrénie
Schizophrénie : dialogue entre Gringe et Lucille Zolla
Lucille Zolla est atteinte de schizophrénie. Elle évoque, avec le rappeur Gringe, l’impact d’un tel diagnostic sur sa famille et l’importance des proches aidants.
À 21 ans, Lucille Zolla a appris qu’elle était schizophrène. « Quand on m’a annoncé que j’étais schizophrène, ça peut paraître paradoxal, mais ça m’a rassurée, parce que je pouvais mettre un mot sur des maux. » Elle aborde la question de l’impact de cette pathologie avec le rappeur Gringe.
L’impact sur les proches
« Ce dont je n’ai pas envie, c’est que mes proches aient une culpabilité par rapport à ma maladie. Moi, franchement, je préfère que ce soit tombé sur moi que sur quelqu’un d’autre de ma famille », confie Lucille Zolla. Elle raconte qu’il est très difficile pour les malades bipolaires, borderlines ou schizophrènes d’obtenir de l’aide.
Quant à Gringe, il évoque son petit frère. Lui aussi est atteint de schizophrénie. Il se souvient du jour où le diagnostic de celui-ci est tombé. Il est alors entré dans une phase de rejet et de peur. Gringe témoigne : « Thibault, quand il tombe malade, il a ton âge. Il a 21 ans, j’en ai deux de plus. Moi, je suis complètement extérieur à ce qu’il vit, parce qu’à ce moment-là, on n’est plus si proches, on n’est plus les frangins fusionnels qu’on a été enfants, adolescents… » Dans sa famille, la pilule est difficile à avaler, la communication est même rompue.
600.000 schizophrènes en France
La schizophrénie touche entre 0,7 et 1 % de la population mondiale. En France, elle touche près de 600.000 personnes. De plus, 30 % des Français se disent gênés de faire un repas de famille avec une personne ayant une maladie psychiatrique. Ces chiffres sont la démonstration d’un réel tabou.
Dans son livre Ensemble, on aboie en silence, Gringe aborde la maladie de son frère. « Les proches, c’est vraiment très important. J’ai un petit-frère qui m’épaule, j’ai une mère qui m’épaule. Ton livre, il est magnifique et c’est ce qu’il montre : c’est qu’une relation fraternelle ou une relation mère-fille ou même sœur-frère ou frère-frère, c’est super important pour pouvoir gérer la maladie au quotidien », confie Lucille Zolla. Elle a elle-même co-fondé l’association La Maison perchée, pour accompagner les personnes porteuses de troubles psychiques et leurs proches.