Le naturaliste Pierre Rigaux dénonce les abus de la chasse à l'épieu
Ces images de chasse à l’épieu font polémique
En France, l’arme blanche est interdite pour la recherche et la poursuite du sanglier.
Des images révélées par le naturaliste Pierre Rigaux représentant des scènes de chasse à l'épieu font polémique. Décryptage.
La chasse à l'épieu : une pratique méconnue du grand public
Pierre Rigaux est naturaliste, biologiste et militant pour la cause animale. Il souhaite dévoiler au grand jour un comportement observé dans certains cercles de chasseurs : la chasse à l'épieu. “C’est une pratique qui est très connue dans le milieu de la chasse au sanglier, mais qui est totalement inconnue par les autres citoyens”, indique-t-il.
Le naturaliste décrit la violence de cette pratique, qui a lieu après que l’animal ait déjà été blessé par balle : “ Ensuite, ils sont mordus très longuement par les chiens, ils sont déchiquetés vivants, puis l’arme blanche ou les armes blanches, un épieu, deux, trois épieux, une dague, un couteau…“
“On est sur une forme de chasse qui a tendance à plutôt maximiser la souffrance", constate Pierre Rigaux.
La loi et ses abus
L’arme blanche est interdite pour la recherche et la poursuite du sanglier, mais les chasseurs sont légalement autorisés à abattre les animaux mortellement blessés et bloqués par les chiens. Pierre Rigaux dénonce une utilisation détournée de cette loi : “Certains chasseurs abusent de cette réglementation en organisant une chasse autour de ça. Au lieu de simplement rechercher un animal blessé par un tir mal ajusté, ils organisent ce qu’ils appellent le ferme. C’est la pratique qui consiste à chercher à acculer les sangliers pour pouvoir les tuer à l’arme blanche.”
Faire évoluer la réglementation
Pierre Rigaux déplore les limites de la loi, qui ne permet pas de protéger les animaux sauvages. Il précise : “Le Code pénal en France punit comme un délit le fait d'exercer des sévices ou des actes de cruauté envers les animaux, mais ça concerne seulement les animaux domestiques ou maintenus en captivité.”
Il insiste sur la dimension “ sadique” des actes de certains chasseurs : “On n’est pas seulement dans le fait de tuer un animal, on est dans le fait de prendre plaisir à le faire souffrir.”