Les exportations d'animaux vivants : un commerce pointé du doigt
Dans la mer Noire, un bateau transportant 14 600 moutons fait naufrage
Le 24 novembre 2019, un cargo transportant 14 600 moutons a chaviré dans les eaux roumaines de la mer Noire. Les équipes de secours ont pu sauver les 21 membres d’équipage, ainsi que 75 animaux. Mais des dizaines de moutons flottent inertes à la surface et des milliers sont encore bloqués à l’intérieur du bateau…
Trois jours après l’accident, l'association Four Paws a pu constater que sur le bord du bateau, même si certaines sont restés en vie, la majorité des moutons ont péri. L'association des éleveurs ACEBOP, s’exprime dans un communiqué : “Nous sommes choqués par ce désastre et demandons une enquête urgente et des sanctions contre les coupables."
De nombreuses associations pointent du doigt les conditions dans lesquelles se passent ces exportations de bétail. De son côté, l'ONG Animals International assure que le bateau avait déjà rencontré des problèmes techniques en décembre 2018 car il était surchargé. Déjà en 2017, des images filmées sur un bateau en provenance d'Australie et à destination du Moyen-Orient avaient fait polémique : 2400 moutons y étaient morts.
"Si nous ne sommes pas capables de protéger le bétail durant le transport sur de longues distances nous devrions interdire carrément ce type de transport”
Selon une enquête menée par le département de l'Agriculture australien le taux de mortalité à bord du bateau australien avait atteint 3,76 %. La cause de la mortalité des moutons serait le stress thermique, tandis que le pic de mortalité correspondrait à la chaleur et à l'humidité extrêmes du Qatar.
Souvent en route pour le Moyen-Orient, ces bateaux sont désormais surnommés "les navires de la mort”. En effet, plus de 60 % des importations mondiales d'ovins sont concentrés dans 6 pays : l'Arabie Saoudite, le Koweït, Oman, le Qatar, la Jordanie et Israël. La Roumanie, 3ème exportateur mondial, fait déjà l'objet d'un audit de l'Union européenne, lié aux conditions de ses exportations. Tandis que de son côté l'association roumaine d'éleveurs dit favoriser l'exportation de viande plutôt que d'animaux vivants.