Exclusif : Un reporter de Brut. infiltré au Yémen
La guerre au Yémen La crise au Yémen est la pire crise humanitaire au monde. Les besoins en termes d'aide humanitaire et de protection des civils António Guterres Secrétaire général de l'ONU n'ont jamais été aussi grands. J'étais dans ma famille à Sanaa quand la maison a été bombardée. Mon fils aîné est décédé. Environ 17 millions de personnes ce qui en fait la plus grave crise alimentaire dans le monde. Si le monde ne nous aide pas, le Yémen sera perdu. Il sera envahi par les catastrophes, les maladies, les épidémies, jusqu'à un point de non-retour. On a une guerre très sale au Yemen. sur cette guerre. Ça aboutit à la terreur, ça aboutit à la destruction des hôpitaux, des écoles. est complètement au point mort. Le système sanitaire La situation est vraiment, vraiment, très, très alarmante ici. YÉMEN contrôle toute entrée dans le Yémen. L'Arabie saoudite C'est un pays qui est cadenassé. C'est très difficile de s'y rendre, d'obtenir des visas, Geoffrey Livolsi Journaliste chez Journaliste chez Disclose de travailler, d'enquêter. Et c'est une vraie volonté d'empêcher que de l'information sorte de ce pays. Il y a beaucoup de journalistes qui ont été tués, SUZUKI beaucoup de journalistes emprisonnés. Pour un journaliste occidental, la mission est quasiment impossible. C'est un pays dangereux oui, les journalistes risquent leur peau quand ils vont là-bas. C'est évident et... c'est nécessaire en même temps. Salut tout le monde, je suis pour Brut au Yémen. J'ai réussi à pénétrer dans le pays le plus inaccessible au monde, Charles Villa Grand reporter Brut particulièrement pour les reporters occidentaux. Et je suis venu pour vous expliquer comment la guerre impacte le quotidien des civils mais aussi pour vous montrer leurs conditions de vie. UNHCR Shamsen Donc là, on est avec Shamsen, il a 22 ans, il vivait à Sanaa et il a été victime d'une balle perdue. La balle est rentrée par ici et elle est ressortie par là. Donc il s'est retrouvé avec tout ce côté-là paralysé. Là, il a une demi-paralysie il voit plus avec. et son oeil aussi, On peut dire que c'est un miraculé. Slim Raïs Parce que pour que la balle ait traversé son cerveau Humanitaire Slim Rais et qu'il soit encore vivant, on peut dire que c'était pas son heure. Chapitre 1 Une guerre oubliée Sur place, pour aller à la rencontre des Yéménites j'ai rejoint un humanitaire français qui travaille depuis plus de 15 ans dans des zones de conflit avec différentes ONG et qui a l'habitude de venir en aide aux déplacés. C'est un garçon, c'est un petit garçon. Sa peau commence déjà à être attaquée, tu vois. Il commence à avoir des signes de problèmes de peau. Il faut savoir que si un enfant est infecté par des matières fécales, il peut se déshydrater très, très rapidement En l'espace de même pas 24 heures, il peut décéder. Donc le principal problème, c'est surtout l'eau et l'hygiène pour ces enfants-là. Ici, la plupart des habitations sont faites avec des morceaux de bois ou ce sont des petites tentes. Et ce qu'il faut bien réaliser, c'est que ce sont des gens qui ont fui des zones de combat où ils avaient des maisons en dur dans lesquelles ils habitaient voire des dizaines d'années. depuis plusieurs années Donc ils ont vraiment tout perdu. Je vais vous faire visiter une maison pour que vous puissiez voir les conditions dans lesquelles vivent la majorité des personnes déplacées au Yémen. Il y a pas d'électricité, il y a pas d'eau, pas de toilettes, les conditions de vie sont vraiment très précaires. Salam Aleykum. C'est là où les enfants dorment. Avec la chaleur qu'il fait, c'est complètement étouffant. Donc ils peuvent pas rester à l'intérieur, comme vous le voyez, c'est vide. Une grande partie des réfugiés vivent dans des conditions vraiment insupportables. Ici, c'est la chambre des parents. Voilà le lit. Vous pouvez voir l'intimité et la qualité de l'endroit où ils vivent. On n'a même pas la place pour se lever. Il faut savoir qu'il y a plus de 3 millions de Yéménites qui ont été déplacés et qui vivent dans des conditions aussi précaires que celles-ci. Et c'est bien pour cette raison qu'on dit que la crise au Yémen Nous sommes des déplacés de Sanaa. Nous avons pris la fuite pour venir ici. Turkiya Déplacée [Un jour,] je suis allée au marché mais j'ai laissé mon fils de 13 ans à la maison parce qu'il se disputait avec les autres. Nous étions allés au marché avec mes enfants, c'était un jour de fête, un missile a frappé notre maison. À notre retour, ils étaient déjà morts. Ils sont morts le premier jour de la fête. Pour comprendre comment ces civils se sont retrouvés dans ce camp de déplacés, il faut que je vous explique la guerre qui se déroule actuellement au Yémen. Je vous préviens, c'est pas simple, faut s'accrocher un peu. Les causes du conflit yéménite reviennent à la révolution de 2011, Franck Mermier Directeur de recherche CNRS parce que, comme dans d'autres pays arabes, il y a eu aussi une révolution en 2011 pour mettre fin à l'autoritarisme de l'ex-président Ali Abdallah Saleh qui a gouverné le Yémen de 1978 à fin 2011. Cet ex-président n'a pas supporté le fait que son vice-président, Abdrabbo Mansour Hadi, qui est aujourd'hui le président au Yémen, lui succède. Abdrabbo Mansour Hadi Ali Abdallah Saleh Et donc, il s'est allié à ses anciens ennemis, les Houthis, avec la prise de Sanaa, la capitale du Yémen. pour prendre le pouvoir dès septembre 2014 Il y a la guerre au Yémen parce que les Saoudiens ont constitué une coalition avec les Emirats arabes unis et toute une série de pays arabes sunnites, face à une rébellion qui est chiite et soutenue par l'Iran. Claude Angeli Chroniqueur politique Chroniqueur politique étrangère au Canard enchaîné Parce que l'Iran, c'est le grand fantasme des Saoudiens, ils en ont une trouille terrible. L'Arabie saoudite considère le Yémen comme son arrière-cour. Tout ce qui se passe au Yémen, ça les emmerde. La situation au Yémen, aujourd'hui, est très complexe bien sûr, YEMEN puisqu'on a au nord un pouvoir rebelle, le pouvoir des Houthis, qui tient fermement ces régions du nord. TERRITOIRE principalement à Riyad, dans la capitale saoudienne et qui ne peut exercer ses prérogatives dans les régions du Yémen qu'il est censé contrôler. ES UNIS Et puis, on a une autre force politique, extrêmement puissante, qui est représentée par le mouvement séparatiste au sud qui essaye d'étendre son influence dans les gouvernorats du sud avec l'aide des Émirats arabes unis avec l'aide des Emirats arabes unis qui ont soutenu et créé des milices séparatistes au sud. L'une des conséquences dramatiques de cette guerre pour les civils, c'est une énorme pénurie alimentaire dans tout le pays 80 % de la population du Yémen. et ça concerne environ Pour que vous ayez un aperçu, un petit peu, de l'urgence alimentaire, dans ce camp, par exemple, les enfants que vous avez derrière, ils mangent exclusivement de ça. C'est du pain qui est cuit dans de l'huile et comme vous pouvez le voir, l'huile, elle est carrément noire. Une fois que l'huile est frelatée, bien entendu, les enfants tombent malades et il y a pas de structures médicales pour les prendre en charge. Il y a pas de nutriments suffisants pour pouvoir participer à la croissance des enfants. Sur l'ensemble du territoire du Yémen, la situation alimentaire est vraiment catastrophique et il faut vraiment se mobiliser pour leur apporter un soutien d'urgence. Là, on a eu de la chance d'arriver au moment où une ONG est passée en même temps que nous, elle leur a donné un sac de riz comme celui-là. Et c'est l'essentiel de l'aide qu'ils reçoivent. Ils reçoivent ni légumes, ni viande, ni quoi que ce soit en général. C'est simplement du riz. ses enfants pendant 10 jours. Ce sac lui permet de nourrir Mais il y a pas de cycle de distribution régulier donc c'est vraiment très, très, très aléatoire. Je vais rentrer dans un hôpital pédiatrique de Marib comment la pénurie alimentaire et les blocus sur la nourriture impactent les enfants. مستشفى الشهيد الأمومة والطفولة Donc là, je suis avec la petite Rama qui a seulement sept mois. Elle pesait moins de 4 kilos quand elle est arrivée dans l'hôpital alors qu'elle devrait en faire au moins 7. Elle souffre de malnutrition et c'est parce qu'elle arrive de Sanaa, la capitale du Yémen qui est sous contrôle houthi où le prix des denrées alimentaires est très élevé. Les médecins lui donnent du lait thérapeutique et ses jours ne sont pas en danger. Comme vous le voyez, elle va beaucoup mieux. Je les remercie. Nous sommes des êtres humains qui subissons ces guerres. Ces conflits nous ont été imposés. J'espère que ma famille et tout enfant souffrant pourront retrouver la santé. La guerre a entraîné l'effondrement économique du pays. Le prix des denrées alimentaires a augmenté de 150 %, celui du carburant, de près de 200 % et cette explosion des prix a eu un impact très négatif dans le domaine des transports, de la santé, sur l'agriculture mais aussi sur l'électricité et l'eau. En dehors de la question de la nourriture, il y a aussi le problème de l'eau. Vous pouvez voir que là, ils emmagasinent des bidons mais ça, c'est de l'eau salée qui sort d'un puits qui est à peu près à 2 kilomètres d'ici. Donc c'est les enfants principalement qui vont la chercher et qui viennent avec des bidons sous le soleil. Et pour ce qui est de l'eau potable, c'est une demi-journée de marche. Les enfants font une demi-journée de marche pour aller chercher de l'eau potable et revenir. Donc vous pouvez voir qu'à tous les niveaux, il y a vraiment tout à faire. En 2019, l'ONU estime que 16 millions de Yéménites n'ont pas accès à l'eau potable. Cette situation a entraîné une terrible épidémie de choléra et depuis début 2016, au moins 2900 personnes sont mortes à cause de la maladie. Et, dans le pays, 1,1 million de personnes ont été infectées par le choléra. Ce qui m'a particulièrement touché dans la situation de ces 3 millions de déplacés, c'est le sort des enfants. Pour la plupart, ils n'ont pas école et ne font pas grand-chose de leurs journées. Il y a plus de 3500 enfants qui ont besoin d'éducation et il y a seulement 400 places disponibles. Et les écoles, c'est ce que vous voyez derrière moi. C'est de simples tentes avec quelques tables et quelques chaises. C'est très important que, malgré la guerre, on puisse maintenir un système éducatif parce que c'est justement par l'éducation que la population va pouvoir reprendre le dessus. va pouvoir reprendre le dessus.. C'est ce qui va permettre aux enfants de voir d'autres horizons. Et notamment de sortir de ce cycle de violence, qu'ils s'engagent pas dans les milices ou dans les différentes factions qui sont actuellement en guerre. d'avenir autres que combattre, Donc pouvoir leur donner des perspectives tuer et mourir pour des raisons qu'ils ignorent eux-mêmes. Tu joues au foot ? Comment, tu ne joues pas au foot ? Avec les pieds seulement. Ah oui, vous jouez au ballon ? C'est magnifique, c'est super. Dr.Basel Chirurgien Muslim Chirurgien Muslim Hands Qui est le meilleur joueur parmi vous ? Nous tous. Nous avons quitté notre région pour venir ici à cause de la guerre. De la guerre... J'espère que vous pourrez y retourner dans de meilleures conditions qu'avant. Mais il faut réussir à l'école pour pouvoir tout reconstruire d'accord ? Oui. Que veux-tu faire quand tu seras grand ? Je voudrais être médecin. Médecin! Si Dieu le veut. Tu ramassais de l'herbe pour nourrir les moutons et tu as été blessé par l'explosion d'une mine? Où est-ce que tu as été blessé, montre-moi ? Tu vois comment ta jambe a été blessée ? Il faut être prudent quand vous voyez des mines. Mais grâce à Dieu, tu t'en es bien tiré. Tu as eu de la chance parce que ta blessure est très légère, sinon tu aurais pu perdre ta jambe ou ta mobilité. Nous sommes malheureusement dans l'incapacité de secourir tous les civils et enfants de la forte présence des mines, et ce, à cause toute cette région est pleine de mines. pour entraver le déplacement des civils. Ces mines ont été posées Que ce soit sur le chemin pour aller au travail ou pour toute autre activité en dehors du camp, ou en recueillant de la nourriture des fermes dans les alentours. Il faut renforcer les opérations de déminage pour pouvoir préserver la vie de cette nouvelle génération, si Dieu le veut. Chapitre 2 Le rôle de la France La guerre au Yémen, ça nous concerne nous aussi, les Français. La France vend des armes à des pays qui font la guerre sur place: l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis. et les Émirats arabes unis. Pourtant, le président de la République et le gouvernement ont toujours nié que du matériel de guerre français ait pu être utilisé dans le conflit au Yémen. dans les ventes d'armes, Jean-Yves Le Drian Ministre de l'Europe et des Affaires étrangères que nous respectons totalement. au Traité du commerce des armes Nous respectons aussi la procédure européenne qui nécessite des contrôles nécessaires. Mais en ce qui concerne la guerre du Yémen, l'action de l'Arabie saoudite s'effectue essentiellement par voie aérienne et nous ne fournissons rien à l'armée de l'air saoudienne. de Le M franceir Je n'ai pas connaissance du fait que des armes francein ceinfo: soient utilisées directement dans ce conflit. Ministre des Armées Il y a un certain nombre d'armes qui... Vous ne savez pas ou vous ne voulez pas nous le dire ? A ma connaissance... Vous voyez que vous êtes agacée. À ma connaissance, c'est que je n'ai pas connaissance. Les mots ont un sens. franceinfo: La France a une politique extrêmement rigoureuse en la matière avec une commission interministérielle, justement, de contrôle des armements qui est présidée par le Premier ministre et qui est justement très scrupuleuse sur ce point. Et nous ne faisons pas partie des fournisseurs sur ces matières-là, de l'Arabie saoudite sur justement ce conflit. Sauf que depuis, le média en ligne Disclose a révélé un document confidentiel remis au président de la République et aux principaux membres du gouvernement le 3 octobre 2018. Donc avant les déclarations qu'on vient d'entendre. Et cette note classée secret défense prouve qu'une partie de l'armement français est bien utilisée dans la guerre au Yémen. Il y a donc de fortes probabilités pour que des armes françaises aient servi à tuer des civils. C'est un scandale d'État parce que ces documents classés Journ "confidentiel-défense" dévoilaient les mensonges du gouvernement français. Ce qui est scandaleux, c'est qu'un président de la République mente aussi effrontément. Ils avaient connaissance que les armes françaises étaient utilisées au Yémen contre des civils. On a vraiment un gouvernement qui couvre une guerre sale au Yémen. a du mal à reconnaître La France, finalement, vendues en Arabie saoudite ou aux Emirats sont utilisées au Yémen de manière offensive. ou aux Émirats sont utilisées Évidemment, elles peuvent du fait de bombardements indiscriminés. La France est mêlée à une guerre inadmissible. Les Saoudiens et les Émirats arabes unis s'il n'y a pas le renseignement américain, le renseignement français et le matériel américain et le matériel français. C'est une cobelligérance, c'est-à-dire la forme la plus grave de guerre pratiquée par intermédiaire. Moralement, politiquement, c'est indéfendable. Pour avoir révélé cette note classée secret défense, les journalistes de Disclose ont été convoqués par les services de renseignement français. par la DGSI. On a été auditionnés C'est un service de renseignement intérieur qui s'occupe généralement des affaires de terrorisme. > des affaires de terrorisme. On est sous enquête pour avoir compromis le secret de la défense nationale. Ça veut dire qu'on aurait porté atteinte aux intérêts supérieurs de la nation en dévoilant ces informations d'intérêt public. Donc on utilise le secret défense pour poursuivre les journalistes. Si, à chaque fois, il y a une convocation, non mais on rêve, non? Le confidentiel défense n'a pas à être respecté. C'est une façon de cacher les choses. On met le cachet confidentiel défense, comme ça, on répond pas. Aujourd'hui, le gouvernement français, l'État français, estime l'Arabie saoudite est plus important que le commerce des armes avec que les vies de milliers de civils au Yémen. Chapitre 3 Une guerre sanglante Il y a très peu d'informations qui sortent du Yémen, c'est donc très difficile d'avoir un bilan exact du nombre de morts et de blessés. Et là, je suis devant un ancien centre de formation qui a été réquisitionné par les autorités pour devenir un hôpital de campagne où il y a des centaines de blessés, qui sont soit amputés, soit dans un état végétatif, dans le coma parce qu'ils ont été blessés au front. Il y a certains blessés qui dorment parfois entre deux lits, pour vous dire à quel point il y a très peu d'espace ici et à quel point ils sont en surnombre. Pareil, dans cette pièce, elle doit faire à peine 8 mètres carrés et il y a 5 patients qui dorment et qui vivent ici. La plupart ont été blessés par des éclats d'obus, des balles ou des mines. Il y a pas de lits médicalisés, il y a pas de matériel orthopédique. - il y a pas de matériel orthopédique. Un grand manque de personnel. Un grand manque d'hygiène. C'est-à-dire des risques d'infection. Donc, vraiment, la situation est vraiment, vraiment, très, très alarmante ici. Il nous manque certaines choses, comme des prothèses. La qualité des prothèses en silicone n'est pas bonne. Hassan Militaire blessé Elles se dégradent rapidement. Certaines personnes sont amputées de plusieurs membres. Le silicone dont nous disposons en ce moment n'est pas du silicone médical, ce qui a entraîné des réactions et des maladies. Vous pouvez voir l'état du matériel et c'est représentatif Ce fauteuil-là n'est plus utilisable. La plupart en fait, ils sont abîmés à ce niveau-là, au niveau des roues, c'est pas du tout fonctionnel. Et il y a des salles remplies de matériel cassé. Ils ont aucunes réserves et il y a plus de 800 personnes amputées ou dans l'incapacité de se déplacer. de handicap très lourd. De personnes en situation Le système sanitaire est complètement au point mort. Donc si ce n'est pas par l'aide humanitaire, ces gens-là ne recevront Et maintenant ? Ce conflit, il n'a plus aucun sens en fait. Il est difficile aujourd'hui d'être optimiste puisque l'on voit que l'unité yéménite est menacée. L'état de belligérance continue toujours au détriment, évidemment, de la population civile qui souffre de plus en plus. Et on n'a pas l'esquisse d'une solution qui émerge. Ce qui est important aujourd'hui, c'est de véhiculer cette information, cest de véhiculer cette information, de la partager, de partager le plus possible l'information qui tourne autour du Yémen. Il faut que la question des ventes d'armes au Yémen continue d'être au coeur de l'actualité pour qu'on puisse exercer notre role de citoyen, de contre-pouvoir. Le Yémen, pire catastrophe humanitaire au monde, ça commence à toucher la société civile en France. du port du Havre, En mai dernier, des dockers soutenus par des ONG, ont refusé d'accueillir un navire qui devait charger des armes, à destination des pays du Golfe, justement pour éviter qu'elles tuent des civils yéménites. Il faudrait que... on passe à un stade supérieur. C'est-à-dire à un moment donné qu'il y ait des manifestations publiques. Parce que moi, j'ai connu les manifestations contre la guerre d'Algérie, contre la guerre d'Indochine, Et depuis, plus rien. Je demande à tous ceux qui vont entendre mon message. Je vous demande d'avoir de la compassion pour le Yémen, de la miséricorde, pour qu'on puisse réformer et reconstruire notre pays, notre patrie, pour qu'on puisse vivre en toute liberté et dignité. Humainement, nous voulons vivre comme le reste du monde. Réalisation Charles Villa Montage Eric Gayot