L'histoire de la Seine, de l'Empire romain aux JO
Les origines antiques d'un fleuve mythique
Brice Payen, auteur et historien de Paris, explique que "dans l'Antiquité, le palais de la Cité abritait un empereur romain, l'empereur Julien l'Apostat, à la fin du 4e siècle qui, dans ses mémoires, décrit l'eau de Seine comme très agréable et très pure." Dès cette époque, la Seine était au cœur de la vie parisienne. "Paris se construit autour de la Seine depuis ses débuts", poursuit Payen. Le fleuve aurait même dû s'appeler l'Yonne techniquement, mais le nom de Seine a été préféré, peut-être en référence à la divinité gallo-romaine Sequana.
Comment vont-ils rendre la Seine baignable ?
Un axe commercial et industriel vital
"Le cœur de la France", comme le souligne l'historien, la Seine a longtemps été l'artère commerciale de Paris. Au niveau du port de Grève près de l'Hôtel de Ville, "la vie était vraiment organisée par la Seine". Les bateaux amenaient les marchandises d'amont et d'aval, ravitaillant la capitale. Les armateurs "nautes" ont ainsi façonné le Paris que nous connaissons en contrôlant ce trafic fluvial essentiel.
Avec Camille, bouquiniste sur les quais de Seine
Une longue bataille contre la pollution
Si les Parisiens se baignaient autrefois dans la Seine, cette pratique a été progressivement interdite dès le 18e siècle pour des raisons de pudeur et de salubrité. "On prend conscience de la pollution extrêmement tôt, finalement, dès avant la Révolution", mentionne Payen. Sous Haussmann au 19e siècle, un vaste réseau d'égouts est créé mais les eaux usées continuent d'être rejetées dans le fleuve.
Ce jeune garçon remonte et expose les déchets jetés dans la Seine
Ce n'est que dans les années 1970-1980 que de véritables usines de traitement des eaux usées sont mises en place. La perspective des JO 2024 a accéléré les efforts avec notamment le bassin d'Austerlitz pour recueillir les eaux de pluie en cas d'orage. Aujourd'hui, "on peut se baigner dans une eau qui n'a jamais été aussi propre, certainement, depuis des siècles", conclut l'historien.