À Abidjan, l’arrivée du Zimrida ravive la mémoire du Probo Koala

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🇨🇮 À Abidjan, l’arrivée du Zimrida, transportant du nitrate d’ammonium, réveille les souvenirs douloureux du Probo Koala. En 2006, la ville avait été secouée par un scandale environnemental, avec le déversement de déchets ayant intoxiqué des milliers de personnes. Retour sur cet incident qui a profondément marqué le pays.
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À Abidjan, l'arrivée du Zimrida


L'arrivée du Zimrida à Abidjan, transportant 500 mètres cubes de déchets toxiques, rappelle douloureusement l'affaire du Probo Koala. En août 2006, ce navire a déversé des déchets dans toute la ville, entraînant l'intoxication de dizaines de milliers de personnes et la mort d'au moins 17 d'entre elles. Selon Amnesty International, cet incident est considéré comme "la plus grande catastrophe industrielle du XXIe siècle". Dans un contexte de guerre civile en Côte d'Ivoire, le Probo Koala est entré dans le port d'Abidjan, transportant des résidus toxiques issus du nettoyage d'une cargaison de produits pétroliers.

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Une étude de l'ONU a révélé que ces déchets contenaient une forte teneur en hydrogène sulfuré, une substance toxique capable de provoquer la mort immédiate en cas d'inhalation. La multinationale Trafigura, affréteuse du bateau, a tenté de se débarrasser de ces déchets en Italie et au Nigeria, mais a été refusée par les autorités locales. Finalement, Trafigura a choisi Abidjan pour "régler son problème". Dans un courriel, la société a indiqué que les résidus seraient "gardés à bord et vidés à la prochaine occasion appropriée".


Les conséquences de l'affaire Probo Koala


Dès l'arrivée du Probo Koala, la société Tommy, dirigée par Salomon Uporukbo, a accepté de s'occuper des déchets pour une somme dérisoire de 17 000. Cependant, cette entreprise n'avait ni l'expertise ni les capacités nécessaires pour traiter ces déchets. Les camions de Salomon ont commencé à déverser les déchets à Kouédo, la plus grande décharge de la ville, sans que les chauffeurs ne soient informés de la toxicité de la cargaison. Le 20 août 2006, les habitants des environs ont commencé à ressentir des symptômes tels que des maux de tête et des troubles respiratoires, ignorant qu'ils avaient été intoxiqués.

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Le 22 août 2006, Trafigura a enfin évacué ses déchets toxiques, laissant derrière elle une ville en détresse. En 2008, Salomon Uporukbo a été condamné à 20 ans de prison pour son rôle dans cette catastrophe. Dix ans plus tard, plusieurs associations de défense des droits humains ont engagé des poursuites contre l'État ivoirien, l'accusant d'avoir violé des droits humains fondamentaux. Claude Dauphin, directeur de Trafigura, a été détenu pendant cinq mois avant d'être libéré grâce à des accords extrajudiciaires. La FIDH a dénoncé un accord entre l'État ivoirien et Trafigura, où la multinationale s'engageait à verser 95 milliards de francs CFA pour nettoyer les sites et indemniser les victimes, en échange de la renonciation à toute poursuite.


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