Yifat Tomer-Yerushalmi, ancienne procureure générale de l’armée, a été contrainte de démissionner vendredi 31 octobre. Deux jours plus tard, sa brève disparition, survenue dimanche, a alimenté les spéculations médiatiques autour d’une possible tentative de suicide. Dans sa lettre de démission, publiée le même jour par la presse, elle admet que ses services avaient transmis la vidéo aux médias.
La magistrate de 51 ans est accusée d’avoir secrètement autorisé la diffusion, en août 2024, d’une vidéo prise par une caméra de surveillance le 5 juillet 2024, montrant un groupe de soldats israéliens qui entourent un détenu palestinien pour le brutaliser et le violer, dans la base militaire de Sde Teiman.
Ces images ont été diffusées par la Chaîne 12, quelques jours après l’intrusion de dizaines de militants d’extrême droite masqués et de plusieurs parlementaires de la coalition gouvernementale dans la caserne militaire, pour protester contre la garde à vue des neuf soldats mis en cause dans cette affaire, explique Le Monde.
Cinq d'entre eux poursuivis, puis arrêtés
Cinq d’entre eux ont été poursuivis, en février 2025, pour “avoir commis des agressions dans des circonstances aggravantes et causé des blessures à un détenu", a indiqué l'armée dans un communiqué. Ils ont finalement été arrêtés mercredi 29 octobre.
Le même jour, Israël Katz, le ministre de la Défense, a annoncé qu’une enquête criminelle était en cours, non pas sur la torture de détenus palestiniens par des soldats de l’État hébreu, mais à propos de la fuite de la vidéo prouvant les sévices infligés. Dans la foulée, face à la "sévérité des soupçons" contre l'ancienne procureure générale de l'armée, le responsable israélien lui a imposé de se mettre en retrait.
Dans un message sur Telegram, le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a annoncé lundi qu'il "a été convenu (...) que le Service pénitentiaire agirait avec une vigilance accrue pour assurer la sécurité de la détenue (Yifat Tomer-Yerushalmi) dans le centre de détention où elle a été placée en garde à vue".
Il a souligné l'importance de "mener l'enquête de manière professionnelle afin de découvrir toute la vérité concernant l'affaire qui a conduit à une accusation" contre des soldats.








