Cédric Jubillar se confie, une ex-petite amie bientôt entendue

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Deux mois avant l'ouverture du procès de Cédric Jubillar pour le meurtre de son épouse Delphine, la justice a ordonné lundi l'audition d'une ex-petite amie à laquelle l'accusé aurait confié avoir étranglé sa femme disparue depuis fin 2020, nouveau rebondissement dans une affaire aux multiples zones d'ombre.
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Confirmant une information du Parisien, le procureur général de la cour d'appel de Toulouse Nicolas Jacquet a déclaré à l'AFP que la présidente de la cour d'assises du Tarn, Hélène Ratinaud, avait demandé à la section de recherches de la gendarmerie de Toulouse de conduire cette audition avant le 31 juillet, alors que le procès de Cédric Jubillar pour meurtre par conjoint s'ouvre le 22 septembre pour quatre semaines devant cette cour à Albi.

La jeune femme au coeur de toutes les attentions a rapporté, selon son avocat Maître Joaquinito Maria Alogo de Obono, que Cédric Jubillar lui avait déclaré au parloir avoir étranglé son épouse. "J'ai déjà tué une fois, ne me trompe pas et tout se passera bien", lui aurait dit le peintre-plaquiste de 37 ans, incarcéré depuis sa mise en examen en juin 2021.

Cette demande de supplément d'enquête, qui ne remet pas en question l'ouverture des débats fin septembre, a été transmise à l'ensemble des parties.

Lundi, Maître Alogo de Obono s'est dit "ravi par la décision de Mme la présidente, ce jour, que (sa) cliente soit enfin écoutée", ajoutant que la jeune femme souhaitait se constituer partie civile et "avait souhaité que la justice l'entende".

"Déclarations médiatiques"

"La justice ne pouvait pas continuer à fermer les yeux, cette femme fait des déclarations pour l'instant médiatiques et c'est évident que cette audition était souhaitée par tout le monde", a commenté l'un des conseils de Cédric Jubillar, Maître Alexandre Martin, joint lundi par l'AFP. 

"La présidente de la cour d'assises va ainsi fermer la porte aux hypothèses qui pourraient perturber le déroulement serein du procès", s'est félicité Maître Philippe Pressecq, l'avocat d'une cousine de Delphine Jubillar qui s'est portée partie civile.

Cette décision se fonde sur l'article 283 du code de procédure pénale qui permet à la présidente de la cour d'assises "d'ordonner de manière discrétionnaire un acte supplémentaire avant l'ouverture des débats", a ajouté M. Jacquet, qui précise que cette demande est "limitée à l'audition de cette jeune femme".

Cédric Jubillar, qui a toujours nié toute implication dans la disparition de l'infirmière de 33 ans, le 16 décembre 2020, en plein couvre-feu lié à la crise sanitaire, avait déjà déclaré, selon des documents judiciaires, à un co-détenu ainsi qu'à une autre ex-compagne avoir tué son épouse, des déclarations qualifiées de "provocations" par ses avocats.

"Révélations"

Les services d'enquête ont reçu le 14 mai le témoignage d'un "individu qui rapportait avoir reçu les confidences de la compagne de Cédric Jubillar sur son implication dans les faits qui lui sont reprochés", avant qu'un procès-verbal retranscrivant ces propos ne soit transmis début juillet à la présidente de la cour d'assises, avait précisé début juillet le procureur général dans un communiqué.

La jeune femme de 31 ans a entretenu une relation avec Cédric Jubillar, alors déjà incarcéré, avant de prendre ses distances avec lui autour du milieu du mois de juin dernier, "après que M. Jubillar lui a fait ces révélations", selon Maître Alogo de Obono.

Aux échanges épistolaires initiaux avaient succédé des rencontres au parloir de la maison d'arrêt de Seysses, près de Toulouse, où l'accusé est incarcéré.

Au cours de leurs échanges, Cédric Jubillar aurait également raconté avoir brûlé le corps, selon Maître Alogo de Obono, dans une ferme située "dans un périmètre de 15 km de la maison" des Jubillar, à Cagnac-les-Mines. 

Dans cette affaire sans corps, ni aveux, ni témoin, ni scène de crime, le père de deux enfants nie toute responsabilité et clame son innocence.

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