Sur l’affiche, un homme de dos, torse nu, les jambes recouvertes d’un pantalon bouffant. “Je rêverais qu’on puisse porter ce genre de tenues au quotidien”, confie une spectatrice enchantée par ce spectacle de danse réunissant six hommes en tutu et autres costumes, et un personnage mystère tout de noir recouvert.
Si l’on devait résumer arbitrairement Tutu, on dirait qu’il s’agit d’un spectacle de danse dans lequel des hommes sont habillés en tenues habituellement réservées aux femmes et exécutent des mouvements généralement attribués aux danseuses. Ce cocktail a le triple effet de proposer un spectacle qui conjugue la performance, le beau et le comique.
La performance est comme un fil rouge. Ici un mouvement aérien, là un porté rappellent au spectateur que les danseurs sont des athlètes, ce que leurs corps presque nus laissaient déjà paraître.
Ces exploits athlétiques servent la mise en scène, les lumières et les costumes dans une alliance des compétences au résultat particulièrement satisfaisant. Une robe qui virevolte sous des néons verts, bleus, rouges fait l’effet d’une aurore boréale, pour ne donner qu’un exemple.
L’humour, enfin, évite la plupart du temps l’écueil du grotesque. Les quelques scène dans lesquelles nous assistons à l’histoire d’hommes déguisés en femmes rappellent que l’ADN même de Tutu est au contraire celle d’hommes libres, non pas grimés mais autorisés à s’habiller comme ils l’entendent, eux-mêmes en Tutu, en robe, en costume de pingouin, que ce soit pour être fluide, élégant ou pour simplement s’amuser.
En résumé, Tutu se veut grand public et il y parvient. Le néophyte sera tour à tour diverti, impressionné et émerveillé par un spectacle qui s’engage sérieusement à ne pas se prendre trop au sérieux.
Tutu, Philippe Lafeuille - Les Chicos Mambo
Jusqu’au 11 janvier 2026 au Théâtre Libre à Paris
