Marchés : le pétrole chute après les annonces de l'Opep+

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La nette baisse du pétrole était au centre des attentions lundi sur les marchés, alors que Londres et les principales places boursières asiatiques sont fermées pour un jour férié, l'Organisation des produits exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+) ayant annoncé accélérer leur production d'or noir en juin, malgré la surabondance de l'offre.
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Huit pays membres de l'Opep+ sur vingt-deux ont déclaré samedi qu'ils sortiraient de terre 411.000 barils par jour en juin, soit autant qu'en mai, alors que le plan de réintroduction initial prévoyait seulement 137.000 barils supplémentaires.

Vers 07H30 GMT, le baril de WTI américain cédait 3,02% à 56,53 dollars, quand celui de Brent de la mer du Nord perdait 2,76% à 59,60 dollars. 

"La communication officielle de l'Opep+ indique que le groupe remet des barils sur le marché parce que 'les fondamentaux sont sains et que les stocks sont faibles'", relève Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank. 

"Pourtant, les prévisions de croissance mondiale se sont effondrées en raison de la guerre commerciale acharnée entre les États-Unis et le reste du monde, et l'augmentation de la production ne fait qu'aggraver les problèmes de surabondance de l'offre", explique Mme. Ozkardeskaya.

"La semaine dernière, l'Arabie saoudite avait déjà laissé entendre que quelque chose d'important était sur le point de se produire en déclarant qu'elle était prête à tolérer une baisse des prix du pétrole pendant une période prolongée. La nouvelle du week-end n'a donc pas été un choc, mais les raisons de cette décision restent incertaines", a-t-elle poursuivi.

Et s'il n'y avait plus de pétrole ?

Le prix de l'or noir en baisse depuis le début d'année

Les économistes tentent d'évaluer l'impact du recul prononcé du cours de l'or noir sur les marchés, alors que la Bourse de Londres est fermée lundi en raison d'un jour férié, tout comme les principales places boursières asiatiques.

"Avec une baisse du prix du pétrole de plus de 20% depuis le début de l'année, les prix de l'énergie sont devenus un facteur désinflationniste important, même si l'inflation reste supérieure à l'objectif" des banques centrales "dans la plupart des économies" développées, notent les économistes de Deutsche Bank.

"Cette semaine, l'attention devrait se tourner à nouveau vers les banques centrales, avec les dernières décisions de la Réserve fédérale (Fed) américaine mercredi et de la Bank of England jeudi", ont-ils commenté. 

Depuis décembre, les taux de la puissante Fed se situent dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50% et le marché s'attend à ce que l'institution laisse ses taux inchangés en mai.

"Les prévisions de l'institution monétaire pour le mois de juin" seront toutefois scrutées, juge l'analyste de Swissquote Bank.

Les décisions de politique monétaire des banques centrales de Norvège et de Suède seront aussi attendues.

"Ces événements surviennent alors que les marchés se sont en partie débarrassés du stress de ces dernières semaines causé par les droits de douanes de Trump grâce à l'espoir d'une désescalade et les bons chiffres de l'emploi américain de vendredi", ont poursuivi les économistes de Deutsche Bank.

Les indices boursiers européens profitent lundi matin d'un calendrier allégé pour reprendre leur souffle après les gains de la semaine précédente.

Vers 07H30 GMT, l'indice vedette de la Bourse de Francfort, le DAX, gagnait 0,25% tandis que le CAC 40 à Paris cédait 0,40%.

Sur le marché des devises, la monnaie unique s'octroyait 0,21% face au billet vert, à 1,1321 euro pour un dollar.

Aérien en hausse

La baisse des prix du pétrole profite "aux entreprises du secteur logistique et du transport aérien", commente Andreas Lipkow, analyste indépendant. 

A la cote européenne, Ryanair s'offrait 5,68%, Air France-KLM prenait 2,91%, Lufthansa 1,98%, Dassault Aviation 1,29%.

"En outre, des spéculations circulent sur un possible intérêt de Shell pour son concurrent BP", tous deux cotés à Londres, a noté M. Lipkow.

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