On vous en parlait dans notre format Lucas explique : Flying Whales veut remettre au goût du jour les dirigeables pour "décarboner le transport" de charges lourdes. La start-up vient de recevoir un avis favorable de la commission d’enquête publique pour construire une grande usine d’assemblage dans le nord de la Gironde.
Des dirigeables pour remplacer des camions sur nos routes ?
Ce projet franco-canadien vise à commercialiser, à partir de 2029, des dirigeables pour "décarboner le transport" de charges lourdes et "désenclaver" les zones forestières et montagneuses, selon son directeur général Vincent Guibout.
Après plusieurs années de retard, la société Flying Whales ("Baleines volantes") prévoit de construire en 2026 une usine sur 75 hectares de zones naturelles à 40 km au nord de Bordeaux.
Le site girondin, soutenu par les collectivités locales, devrait créer 300 emplois directs, puis servir de modèle à une future usine à Sherbrooke au Canada.
Opposition d'élus écologistes
Après une enquête publique menée cet été, les commissaires enquêteurs ont donné un avis favorable à cette installation estimant que "les bénéfices de décarbonation du dirigeable en fonctionnement compenseront à terme la dette résiduelle initiale sur la biodiversité", selon un rapport publié par la préfecture de la Gironde, et dévoilé samedi par Rue89-Bordeaux.
"Cet avis vient concrétiser plusieurs années de travail avec les collectivités et les services de l'Etat. Ses conclusions sont sans équivoque, sans ambiguïté", s'est félicité Vincent Guibout auprès de l'AFP, espérant obtenir un permis de construire "à l'automne".
Le projet, qui suscite l’opposition d’élus écologistes régionaux, avait reçu, en 2023 puis 2024, deux avis consultatifs défavorables émanant de l'Autorité environnementale française, le dernier en raison de "l'importance des atteintes aux milieux naturels et aux espèces protégées" comme le vison d'Europe.
Sur un financement total de 450 millions d'euros, Flying Whales a déjà rassemblé 300 millions d'euros, entre levées de fonds et financement public, notamment de l'État français, de la région Nouvelle-Aquitaine ou du Québec.
Le premier prototype de dirigeable moderne de la société, long de 200 mètres et d'une capacité de 60 tonnes, est attendu pour 2027.
