L'accusé - déjà condamné neuf fois, majoritairement pour violences - a une obligation de soins. La période de sûreté, durant laquelle il ne peut bénéficier d'aucun aménagement de peine, a été fixée aux deux tiers, a précisé la présidente de la cour, Caroline Jadis-Pomeau.
L'après-midi du 26 février 2021, Aymane, 15 ans, avait reçu une balle dans le thorax alors qu'il s'était réfugié avec son père dans un centre culturel, dont les personnels avaient fermé les portes pour tenter de les protéger.
Aymane, tué à 15 ans
"Impulsif dans ma tête"
Mohamed Meghrabi - déchargeur de camions sur les marchés - a reconnu avoir tiré sur le mineur, en conflit avec son demi-frère, alors âgé de 17 ans. "Je suis impulsif dans ma tête", avait-il déclaré durant l'enquête, avant de reconnaître les faits lors du procès: "j'ai pété les plombs".
L'avocate générale, Marina Kieny, avait requis 30 ans de réclusion criminelle, concluant que l'accusé "n'avait pas tiré au hasard", le père de la victime l'ayant vu "regarder à travers la fente (de la porte) et viser son fils" désarmé.
L'avocate de l'accusé, Me Kheira Flissi-Gherabli, avait, elle, vivement contesté la notion de préméditation qui implique "réflexion", rappelant qu'un expert psychiatre avait évoqué le "caractère frustre" de l'accusé et un "passage à l'acte impulsif".
Le drame s'était produit sur fond d'une rivalité entre les deux adolescents - amis devenus "meilleurs ennemis", qui pourrait être partie d'un combat de boxe gagné par Aymane aux dépens de son copain.
L'accusé a été présenté à l'audience comme le "vengeur" de son demi-frère qui se serait senti "humilié".
L'après-midi du drame, une bagarre avait opposé les deux frères à l'adolescent de 15 ans, sorti du centre culturel où il participait à un concours de chant pour aller "acheter des oeufs", selon la partie civile.
Une seconde altercation avait impliqué le père d'Aymane et M. Meghrabi, reparti ensuite à scooter "chercher un petit truc" selon des témoins, avant de revenir armé d'un pistolet.
Le frère du condamné sera, lui, jugé par le tribunal pour enfants pour les violences précédant l'homicide.
"Ils ont détruit nos vies pour une histoire de rien", avait commenté le père d'Aymane pendant l'enquête.
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