Seine-Saint-Denis : l'homicide d'un adolescent dans une maison de quartier de Bondy aux assises

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Aymane, 15 ans, a été abattu d'une balle à la poitrine dans une maison de quartier de Bondy : la cour d'assises de Seine-Saint-Denis juge depuis lundi un homme de 31 ans pour le retentissant homicide de cet adolescent en février 2021.
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Dans le box des accusés, Mohamed Meghrabi est poursuivi pour assassinat pour la mort par arme à feu le 26 février 2021 d'Aymane Kaïd, jeune boxeur en conflit avec son demi-frère. La défense nie la préméditation et l'intention de tuer.

"C'était pas voulu, mon intention était de faire peur", assure à la cour ce déchargeur de camions sur les marchés, surnommé "Minot" pour sa carrure trapue, engoncée dans une polaire belge zippée jusqu'au menton. Le parole difficile, il est actuellement incarcéré dans l'aile psychiatrique de sa prison.

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Une "mort inutile"

Cet homicide avait suscité une forte émotion en Seine-Saint-Denis. Les jours suivants, quelque 2.000 personnes avaient participé une marche blanche pour pleurer une nouvelle "mort inutile" dans les quartiers populaires.

Le jour du drame, cela fait plusieurs mois que les relations sont exécrables entre Aymane et un camarade de boxe. Régulièrement, ces deux anciens copains en viennent aux mains et se menacent sur Snapchat.

D'après leurs entraîneurs pendant l'enquête, la brouille tirerait son origine d'un tournoi de boxe remporté par Aymane et au cours duquel son ami a été prématurément éliminé, ce qui lui aurait valu d'être constamment moqué et rabaissé par Aymane.

Le 26 février 2021, une nouvelle bagarre oppose vers 15h Aymane à son rival, un mineur âgé de 17 ans à l'époque. S'ensuit une seconde rixe un peu avant 17h, impliquant cette fois-ci également le père d'Aymane et le demi-frère aîné du mineur, Mohamed Meghrabi.

Aymane et son père se réfugient dans la maison de quartier Nelson Mandela. Mohammed Meghrabi et son demi-frère s'absentent quelques minutes de la scène et partent chercher une arme de poing en scooter.

En revenant, Mohamed Meghrabi se précipite à la porte du centre de loisirs dans lequel sont enfermés la victime et son père. Il glisse alors son arme par la fente de la boîte aux lettres et fait feu. La balle touche mortellement Aymane, déclaré décédé par les secours à 18H50.

En cavale, Mohamed Meghrabi et son demi-frère finissent par se rendre le lendemain matin à la police. Le mineur a bénéficié d'un non-lieu du chef d'assassinat mais sera jugé par le tribunal pour enfants de Bobigny pour les violences précédant l'homicide.

Le verdict est attendu vendredi.

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