André P., 69 ans, a reconnu l'intégralité des faits qui lui sont reprochés devant les enquêteurs. Ils se sont étalés de 2004 à 2022, toujours à l'abri des regards.
Une première victime, aujourd'hui trentenaire et père de famille, avait porté plainte en 2021 à son encontre de faits de viols et d'agressions sexuelles, qu'il avait subis entre ses 13 et 15 ans.
L'accusé, proche de sa famille, lui avait alors mis la main aux fesses en lui faisant la bise, avant de lui imposer caresses, masturbations et fellations réciproques lors de parties de pêche et d'un séjour dans un mobile-home d'un camping des Landes où il travaillait comme gardien.
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Victime sur victime
L'adolescent avait alors subi tout le week-end des viols et attouchements sexuels, ponctués de visionnages de films pornographiques. L'accusé a reconnu entre 15 et 20 épisodes sur cette première victime, selon une source proche du dossier.
Lors de l'enquête, trois de ses petits-fils étaient ensuite venus témoigner au commissariat. Deux d'entre eux ont décrit des masturbations pendant plusieurs années dans la chambre de l'accusé ou lorsqu'ils étaient assis sur ses genoux devant l'ordinateur du bureau. Un troisième, âgé de 15 ans au moment de l'arrestation de l'accusé, a subi des fellations répétées dans un cabanon de jardin, toujours selon cette même source.
André P., qui fut encadrant dans un camp scout entre 1988 et 1993 puis au sein du club de rugby de l'Association sportive bayonnaise de 1994 à 1995, a également reconnu des faits similaires à l'encontre d'un neveu venu passer des vacances chez lui et sur le fils du couple voisin de la famille qui habitait un village du pays basque.
S'il n'avait "pas pris de recul sur ce qu'il faisait pendant des décennies, il reconnaît aujourd'hui tous les faits et réalise ce qu'il a fait, notamment grâce au suivi psychiatrique dont il bénéficie en détention depuis deux ans", a déclaré à l'AFP son avocat Me Laurent Bidart.
Pour lui, "l'enjeu de ce procès sera de comprendre pourquoi une personne lambda finit par commettre ce genre d'actes. Trouver des explications est toujours difficile mais il y aura des éléments de réponse pour les victimes qui se demandent pourquoi elles ont subi tout ça".
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