L'air abattu, il a évoqué une amnésie et ses problèmes d'alcool au premier de ses trois jours de procès.
C'est justement en raison de son alcoolisme, que sa femme veut rompre à l'époque, après l'avoir "aimé 21 ans et demi".
"Il l'a très mal vécu, il a fait une tentative de suicide", a-t-elle témoigné mercredi à propos de cette soirée du 3 mai 2019. "J'ai dévié la lame (avec laquelle il voulait se donner la mort), ça m'a blessé et c'est parti de là."
Les pompiers viennent la prendre en charge et alertent les gendarmes. Énervé, refusant d'être séparé de ses deux fils alors âgés de 13 et 17 ans, cet ouvrier vole un tractopelle de 15 tonnes dans son usine de chaux et fonce avec sur les gendarmes.
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Une voiture de gendarmerie détruite
Il parcourt sept kilomètres, détruisant plusieurs voitures, dont une de gendarmerie, avant de finir sa course dans un garage, après avoir été touché à deux reprises par les tirs d'un gendarme.
Les militaires "ont éprouvé un préjudice d'angoisse de mort imminente et ont vu leur dernière heure arrivée", expose leur avocat Me Rodolphe Bosselut. "Ils n'ont eu la vie sauve que grâce à une situation absolument miraculeuse (…) c'était comme le film +Duel+ de Spielberg."
"C'était tellement flou dans ma tête, j'ai quelques flashs. Ce jour-là, j'étais complètement ailleurs", déclare l'accusé, qui s'excuse auprès des victimes et "félicite" celui qui lui a tiré dessus pour l'arrêter.
Proches et experts médicaux le décrivent comme alcoolique. Ce soir-là, il avait 2,48 grammes d'alcool dans le sang. Il déclare qu'il buvait pour oublier ses peines.
"On croit qu'avec l'alcool ça va aller mieux. Finalement, c'est l'enfer", déplore l'homme de 58 ans, déjà condamné en 2004 et 2009 pour conduite en état d’ivresse.
Depuis, il affirme avoir arrêté de boire, ce qu'a confirmé sa mère, qui a demandé aux juges la "plus grande clémence", car elle a "besoin" de l'aide de son fils chez elle, "et ses garçons aussi".
Franck D. encourt la perpétuité pour ces tentatives de meurtre, notamment sur des personnes dépositaires de l'autorité publique. Maître Bosselut espère une peine symbolique. Le verdict sera rendu vendredi.
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