Deux policiers du dépôt du tribunal de Bobigny ont été placés en garde à vue et suspendu, après qu'une jeune femme a dénoncé avoir été violée par ces fonctionnaires dans la nuit de mardi à mercredi, a annoncé le parquet de Bobigny.
La jeune femme était, au moment des faits qu'elle dénonce, "déférée au parquet de Bobigny pour des faits de soustraction par un parent à ses obligations légales" concernant son enfant, a indiqué le procureur Eric Mathais dans un communiqué.
Deux viols
Mercredi en fin d'après-midi, elle "a révélé avoir fait l'objet de deux viols durant la nuit du 28 au 29 octobre par deux fonctionnaires du dépôt du tribunal de Bobigny", a précisé le chef du parquet.
Eric Mathais s'est refusé à livrer davantage de précisions, "les investigations étant en cours".
L'IGPN (Inspection générale de la police nationale) a été saisie de l'enquête ouverte pour viols par personnes abusant de l'autorité que lui confèrent leurs fonctions.
Deux policiers de 23 et 35 ans
Une source proche du dossier a précisé à l'AFP que la jeune femme est âgée de 26 ans. Selon cette source, les deux fonctionnaires placés en garde à vue n'étaient "pas policiers depuis longtemps" et sont âgés de 23 et 35 ans.
Selon une deuxième source proche du dossier, les deux fonctionnaires ont d'initiative écrit un rapport administratif pour exposer leurs versions des faits.
Le tribunal de Bobigny est géographiquement compétent mais pourrait être dessaisi de l'affaire, qui serait alors confiée à une autre juridiction, plus éloignée.
Sous-sol du palais de justice
Le dépôt de Bobigny est l'antichambre d'un des tribunaux les plus importants de France, le deuxième après Paris. Situé au sous-sol du palais de justice, il est réputé perclus de problèmes (d'organisation, d'effectifs, de vétusté, etc.) mais doit bénéficier des prochains travaux d'extension du palais de justice, qui prévoit l'aménagement d'un nouveau dépôt.
Dans un autre département de région parisienne, la Seine-et-Marne, un policier devrait être jugé au premier semestre 2026 pour viols sur une femme au sein même d'un commissariat. La plaignante est une femme de nationalité angolaise, sans papiers, qui avait dénoncé avoir été violée, à deux reprises, par un gardien de la paix en 2023, au commissariat de Pontault-Combault.
Cette dernière affaire avait été révélée par le journal Libération dans une série intitulée #MeToo Police. Selon le quotidien, la femme qui accuse le policier de viols était allée porter plainte pour violences conjugales.








