Forcé à démissionner, l'ancien évêque de Verdun dénonce des "jalousies"

Crédit : Simone Risoluti - Vatican Media via Vatican Pool/Getty Images
Forcé à démissionner par le pape en raison de "relations" avec "des femmes", l'ancien évêque de Verdun Jean-Paul Gusching a dénoncé mercredi une situation "dégueulasse" motivée par des "jalousies".
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Dans un communiqué, la nonciature apostolique, ambassade du Vatican en France, a annoncé l'ouverture d'une enquête interne à l'Eglise contre l'ancien évêque de 70 ans, qui avait justifié sa démission fin septembre par des problèmes de santé. 

Mais ce n'est là "qu'un élément" de sa décision, affirme la nonciature, qui assure avoir elle-même alerté le Vatican après avoir reçu des informations (non spécifiées) concernant "des relations envers des femmes" entretenues par l'évêque.

Le prélat s'est alors engagé auprès du Saint-Siège "à éviter à l'avenir tout comportement envers des femmes qui pourrait être interprété comme contraire à ses engagements sacerdotaux", ajoute la nonciature, dans ce communiqué qui constitue une démarche rare.

Une "femme majeure"

Mais "compte tenu de la persistance de la situation, le Saint-Père a sollicité et accepté sa démission du gouvernement du diocèse de Verdun, qui a pris effet le 27 septembre dernier", ajoute le communiqué.

Ces éléments ont conduit "à l'ouverture d'une enquête canonique préliminaire", confiée à Mgr Stanislas Lalanne, évêque émérite de Pontoise, et Mgr Philippe Ballot, l'administrateur apostolique de Verdun. Cette enquête est toujours en cours.

Dans un entretien à l'Est républicain publié mercredi soir, Jean-Paul Gusching reconnaît une relation avec une femme, ayant duré "de 2015 à 2022 environ", affirmant qu'il s'agit de "la seule affaire".

A la question "Cette relation était-elle consentie ?", il répond "Oui, c'était une femme majeure".

Au sujet d'autres relations qui lui sont prêtées, il affirme: "Je ne sais pas, je ne sais vraiment pas, on veut ma peau. J'en ai gros sur le coeur. Je me dis que j'ai tant donné au diocèse et on me traîne dans la boue. Finir ma carrière comme cela... Je trouve cela dégueulasse. La seule affaire, c'est avec cette dame dont j'ai parlé et je l'ai reconnue auprès de Rome. Je suis démoli."

Il évoque des "jalousies" pouvant provenir d'Amiens, son diocèse d'origine (où le Vatican lui interdit de résider, tout comme dans celui de Verdun), liées au fait d'avoir hébergé, en 2024, un jeune homme de 14 ans.

"Il fallait le récupérer, le remettre sur la bonne voie. Je suis ami avec ses parents. Il voulait venir. Et là, avec ce qui se passe, on me l'a enlevé puisque j'ai dû quitter Verdun. Je me suis occupé de lui. Il était sur la bonne voie. Il y a des gens d'Amiens qui étaient... comment dire... jaloux."

L'ancien évêque, refusant de préciser où il réside, dit ne pas savoir pourquoi il lui a été interdit de s'installer autour d'Amiens et de Verdun.

La nonciature apostolique indique également qu'"un signalement a été fait auprès de la justice civile", sans donner plus de précisions.

La procureure de la République de Verdun, Delphine Moncuit, a indiqué à l'AFP n'avoir pas été informée de cette révocation ni des motifs de cette décision.

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