Emmanuel Macron a entamé, ce dimanche 21 décembre, une visite aux Emirats arabes unis pour célébrer Noël avec les forces françaises qui y sont déployées et vanter son partenariat avec ce pays du Golfe, dont Paris espère plus de coopération dans sa lutte contre le narcotrafic.
Arrivé en fin de matinée (en heure locale) à Abou Dhabi, le président français a visité le musée national Zayed, accueilli tout en sourire et poignée de main par le président émirati, cheikh Mohammed ben Zayed Al Nahyane, et son prince héritier.
Il s'est ensuite entretenu avec Mohammed ben Zayed Al Nahyane. Emmanuel Macron l'a invité, dans un message sur X publié à l'issue de la rencontre, à renforcer leur "partenariat stratégique", notamment pour "la stabilité au Moyen-Orient".
La France travaille avec les Emirats sur le plan militaire, plus de 900 soldats français y étant déployés.
C'est devant eux qu'Emmanuel Macron doit s'exprimer dimanche après-midi, avant de partager une volaille aux morilles et une bûche de Noël concoctées par les cuisines de l'Elysée.
Le président français célèbre chaque année les fêtes de fin d'année auprès des troupes déployées à l'étranger. Les Emirats ont été choisis cette fois car "la région cristallise un ensemble de crises", selon l'Elysée.
D'autres crises, plus lointaines, restent au premier plan. Le Kremlin a fait savoir dans la nuit que Vladimir Poutine, à l'assaut en Ukraine depuis bientôt quatre ans, était prêt à parler à Emmanuel Macron, répondant à des déclarations en ce sens du président français.
Dimanche, l'Elysée a jugé cela "bienvenu" et dit que ses équipes aviseraient "dans les prochains jours sur la meilleure manière de procéder". Tout en notant prudemment que tout se ferait "en toute transparence" avec Kiev et les Européens et afin d'aboutir à la paix.
"Guerre" du narco
La France coopère avec les Emirats sur un éventail de domaines allant de l'intelligence artificielle à la culture, en passant bien sûr par le commerce. Le pays pétrolier est son premier client en termes d'exportations au Proche et Moyen Orient, selon la présidence française.
Paris veut désormais s'assurer de l'appui des Emirats dans la "guerre" déclarée par le gouvernement français au narcotrafic. D'importants narcotrafiquants y vivent un quotidien luxueux sans être inquiétés, notamment à Dubaï, selon la justice française.
La délégation française comprend d'ailleurs, en plus du ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, et de la ministre des Armées, Catherine Vautrin, le ministre de la Justice Gérald Darmanin, qui avait déjà réclamé en novembre aux Emirats arabes unis l'extradition d'une quinzaine de narcotrafiquants présumés recherchés par la France.
Emmanuel Macron a dit cette semaine rechercher la coopération des pays où se trouvent certaines "têtes de réseau", afin de "pouvoir saisir leurs biens" et obtenir leur arrestation.
Le sujet est omniprésent en France depuis l'assassinat en novembre de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic, abattu en plein jour à Marseille.
Parmi les invités aux Emirats figurent aussi le procureur de Marseille, Nicolas Bessone, le directeur national de la police judiciaire, Christian Sainte et, dans un tout autre registre, Tibo InShape, influenceur fitness star.
Houthis
Certains des soldats français déployés aux Emirats contribuent à la lutte contre le narcotrafic, en tentant de repérer et d'intercepter des bateaux transportant de la drogue dans l'océan Indien.
En 2025, "plus d'une vingtaine de tonnes de drogue" ont déjà été saisies par la marine française dans la zone, une valeur marchande de plusieurs centaines de millions d'euros, selon le commandant de frégate Pascal Forissier.
Autant de stupéfiants sortis du marché. Mais, reconnaît le militaire, les saisies ne représentent "qu'une petite partie" de toute la drogue en circulation.
Les militaires français participent aussi aux opérations Aspides, qui protègent les bateaux contre les frappes des rebelles houthis en mer Rouge, et Chammal, au sein de la coalition contre le groupe Etat islamique.
D'après la présidence française, la présence des troupes aux Emirats illustre la volonté de la France de conserver une capacité "d'action autonome dans un contexte international tendu".
Lundi, Emmanuel Macron devrait être aux premières loges pour observer les moyens militaires français dans la zone au cours d'une démonstration organisée pour conclure sa visite.








