Le magistrat instructeur a signé le 20 novembre un renvoi conforme aux réquisitions du parquet de Paris pour Jean-Vincent Placé, 57 ans, qui a contesté au cours de l'enquête avoir sexuellement agressé une ancienne collaboratrice et a dit ne pas se souvenir avoir fait de même pour une autre femme.
La date d'audience n'est pas fixée à ce stade.
Pour le juge, Jean-Vincent Placé a agi selon un même "mode opératoire": dans des taxis, en déplacement professionnel à l'étranger et alors qu'il était alcoolisé.
L'ex-responsable écologiste "a toujours très fermement contesté et conteste toujours les faits qui lui sont reprochés. Il s'en expliquera largement et sans détour devant le tribunal afin de faire reconnaître son innocence", a indiqué à l'AFP Me Jade Dousselin, son avocate avec Me Lisa Janaszewicz.
Une procédure "longue et éprouvante"
L'enquête avait été déclenchée par une plainte d'Audrey (prénom modifié), révélée fin 2021 par l'AFP et Mediapart, et qui n'a pas souhaité commenter l'information mardi.
Audrey l'accusait de plusieurs agressions sexuelles, et notamment de lui avoir touché les seins lors d'une soirée à Séoul en Corée du Sud en mai 2016, et aussi plus généralement de l'avoir harcelée sexuellement sur plusieurs mois, lorsqu'elle travaillait pour lui au Sénat puis au secrétariat d'État à la Réforme et à la Simplification.
La deuxième plaignante, qui n'entretenait pas de lien professionnel avec Jean-Vincent Placé, l'accuse de lui avoir touché les seins, les cuisses et d'avoir tenté de mettre sa main entre ses jambes lors d'une soirée à l'occasion de la journée internationale de la francophonie, en Corée du Sud en mars 2017.
"Cette décision clôture une procédure qui a été longue et éprouvante pour mes clientes", a salué leur avocat, Me Tewfik Bouzenoune.
Un "moment de vérité"
"C'est un moment de vérité que mes clientes appréhendent mais qu'elles affronteront avec constance et détermination", a-t-il ajouté.
Le 1er mars 2021, Jean-Vincent Placé avait été condamné à une amende pour harcèlement sexuel sur une gendarme en 2016, alors qu'il était membre du gouvernement sous François Hollande, des faits qu'il avait reconnus lors d'une audience.
Trois ans plus tôt, il avait déjà été condamné pour des faits de violence, outrage à une personne dépositaire de l'autorité publique et injure raciale.
Dans les deux cas, il était en état d'ébriété.








