Le policier de 39 ans avait pris le pseudonyme de Haurus pour vendre ses informations sur le darknet. Lundi, sa condamnation pour corruption est passée à sept ans de prison, contre une condamnation initiale à cinq ans en 2024.
Mais la cour d'appel a ordonné la confusion avec la peine de cinq ans d'emprisonnement prononcée le 26 novembre 2021 par la cour d'appel de Versailles, pour faux et détournement de fichiers.
Les deux années supplémentaires seront purgées sous le régime de la semi-liberté, indiquent les juges dans leur arrêt.
Le destinataire des informations vendues, Pascal Gomez-Galeote, 45 ans, que la cour positionne comme "un chef de réseau de trafiquants de stupéfiants", a vu sa peine aggravée de cinq à sept années de prison pour corruption active d'une personne dépositaire de l'autorité publique.
Cela "aurait débouché sur des assassinats"
Considéré par les enquêteurs comme un patron de la bande criminelle de Marignane, fonctions qu'il conteste, il a été arrêté à la barre à l'énoncé de la décision.
Sur le darknet, Christophe Boutry monnayait quelques centaines d'euros les informations obtenues par la consultation de fichiers (factures détaillées de téléphone, données de géolocalisation, photographies…) ou fruit de réquisitions destinées à obtenir les obligations d'un contrôle judiciaire ou la date d'une libération.
Cette activité illicite "aurait débouché sur des assassinats", relèvent les juges. Christophe Boutry est d'ailleurs mis en examen depuis 2020 pour une participation à une association de malfaiteurs formée en vue de la préparation de neuf homicides volontaires en bande organisée. L'instruction est toujours en cours.
"Discrédit"
Les juges d'appel justifient leur plus grande sévérité par le fait que Christophe Boutry, "dans son seul intérêt et dans un but strictement lucratif, a abusé de sa fonction de policier au sein de la DGSI, service particulièrement sensible, et a jeté le discrédit sur l'institution policière dans son ensemble".
Son avocate, Me Camille Latimier-Theil, avait demandé la relaxe de l'ex-policier estimant qu'il était jugé deux fois pour la même chose. Mais la cour a considéré que les faits ayant conduit à la procédure en région parisienne et ceux du dossier de Marseille n'étaient pas identiques.
La cour a alloué 2500 euros de dommages et intérêts à Christopher Aouni, qui avait fait l'objet d'informations revendues par Christophe Boutry et s'était constitué partie civile.
Cet ancien membre de la bande de Marignane est lui-même mis en cause dans plusieurs dossiers d'assassinats.








