Il a également interdiction d'entrer en contact avec la victime pendant deux ans, une décision conforme aux réquisitions du ministère public, qui avait demandé trois à quatre mois d'emprisonnement avec sursis simple.
La décision s'inscrit dans "un contexte d'atteintes croissantes dans l'Education nationale et de banalisation de ces atteintes aux professeurs", avait estimé à l'audience, le 2 mai, le représentant du parquet.
Il était reproché au parent des "menaces de crime contre un personnel enseignant", un professeur de management de son fils, scolarisé en terminale.
"Je vais le choper"
Le 4 décembre, lors d'un échange téléphonique avec le Conseiller principal d'éducation (CPE) de l'établissement, le père a déclaré, évoquant le professeur: "Je vais le choper et lui casser la tête. Avec des profs comme ça, il faut pas s'étonner qu'il y ait des Samuel Paty !".
Samuel Paty, professeur d'histoire-géographie dans un lycée de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), a été tué en octobre 2020 par un jeune homme radicalisé, après avoir montré des caricatures du prophète Mahomet à ses élèves.
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Le père de famille reprochait au professeur une forme de harcèlement scolaire sur son fils, des faits pour lequel il a déposé plainte. Mais le tribunal n'en était pas saisi à cette audience.
A l'audience, la présidente a évoqué une "ambiance pesante" dans ce cours, où des élèves séchaient et d'autres étaient pris de malaises ou de crises d'angoisse.
Le plaignant a déclaré être "fortement découragé à l'idée non pas d'enseigner mais de faire respecter un cadre aux élèves", confiant avoir "pris au sérieux ces menaces". "J'ai eu peur, pendant plusieurs semaines, de me rendre au lycée, de sortir le soir dans Saint-Avold, de croiser" le prévenu.
"L'école n'est plus un sanctuaire, on le sait aujourd'hui", a regretté son conseil Antoine Fittante, se disant "effaré par l'augmentation du nombre d'agressions à l'encontre des professeurs".
L'avocate du prévenu, Aurore Manoukian, avait plaidé la relaxe, expliquant qu'il s'agissait d'"un appel à l'aide et non un appel de menace de mort", rappelant que depuis décembre 2024 l'élève était sous traitement anxiolytique. "Il ne voulait plus aller à l'école" et parlait de "suicide", selon son père.