Le vendredi 10 octobre, le directeur de l'école maternelle Clôteaux, dans le sud de Rennes, "a subi de graves menaces de la part d'une famille de l'école. Ces menaces étaient accompagnées de propos relevants de l'outrage sexiste, de la diffamation et du mépris", écrivent des membres de l'équipe éducative dans un tract que l'AFP a pu consulter.
Selon des sources syndicales, les parents refusaient qu'un homme, le directeur en l'occurrence, puisse enseigner à leur fille et demandaient à ce qu'elle change de classe pour bénéficier d'un encadrement strictement féminin.
Aucune des sources interrogées par l'AFP n'était en mesure de se prononcer sur les raisons de cette demande.
Prêt à faire de la prison s'il devait
"En l'occurrence, ce n'est pas un motif religieux", a assuré à des journalistes le ministre de l'Education, Edouard Geffray, en marge d’un déplacement dans une école de Villeurbanne (Rhône).
Le père de famille aurait notamment lancé au directeur, qui avait rejeté cette demande, être prêt à faire de la prison s'il devait s'en prendre à lui pour obtenir gain de cause.
Choqué, l'enseignant est en arrêt de travail depuis lors.
"La situation est connue et fait l'objet d'un suivi attentif et continu par les services académiques depuis son signalement en octobre", souligne le rectorat de Rennes.
"La famille a été immédiatement convoquée afin de procéder à un rappel du cadre légal" et "a reconnu avoir eu des propos menaçants", ajoute le rectorat.
"Un dépôt de plainte a été réalisé" ainsi qu'un signalement à la justice en vertu de l'article 40 du code de procédure pénale, précise-t-il.
"Lien de confiance rompu"
Sollicité par l'AFP au sujet de cette plainte, le parquet de Rennes n'avait pas répondu à la mi-journée.
De son côté, l'équipe éducative de l'école maternelle estime dans son tract que "le lien de confiance avec cette famille est rompu" et demande que l'enfant soit scolarisée dans un autre établissement.
L'école sera en grève vendredi afin d'alerter sa "hiérarchie" et marquer son soutien au directeur "qui traverse des moments difficiles".
"Le directeur d'école avait raison. Il a donc tout mon soutien et tout le soutien de l'institution", a réagi le ministre.
"L'école, ce n'est pas le supermarché des revendications individuelles. Donc on ne peut pas avoir des gens qui, en arrivant à l'école, veulent ceci ou veulent cela (...) L'école de la République, c'est la même pour tous et c'est sa force", a-t-il déclaré.








