Arrivé à Blois il y a trois ans, Olivier B. a déserté les couloirs du tribunal il y a quelques semaines.
Le vice-président de la juridiction a été mis en examen le 31 octobre pour participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un crime, cyberharcèlement et diffusion non consentie d'images à caractère sexuel — autrement appelée "revenge porn" — sur une période allant de 2017 à 2025, précise le parquet.
La plaignante est son ex-femme, Aurélie (prénom modifié), salariée de l'Ecole de formation des barreaux (EFB) de la cour d'appel de Paris.
Cette dernière soupçonne Olivier B. d'être derrière des tentatives d'intimidation à répétition depuis leur séparation en 2014.
Photos intimes sur le dark web
Mais la situation aurait "explosé ces 18 derniers mois", selon l'avocat de la plaignante, avec l'apparition sur le dark web de photos intimes d'elle, ainsi que de photomontages pornographiques la représentant.
Après le dépôt d'une première plainte en 2020, une enquête a été ouverte en 2024 par la brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP).
L'exploration du dark web, cet Internet caché qui ne s'explore qu'à l'aide d'outils spécialisés, permet d'identifier la création de "dark rooms", des groupes de discussions où des photos d'Aurélie sont diffusées, partagées, avec tous les détails nécessaires pour la retrouver, à son domicile et sur son lieu de travail.
Et "il y a un homme qui, sur ce dark web, a incité à l'enlever, la séquestrer et la violer. Avec son nom, son adresse et son numéro de téléphone", a précisé à l'AFP Me Xavier Autain, l'avocat d'Aurélie.
Selon une source proche de l'enquête, "tout s'est arrêté" après la perquisition et la garde à vue d'Olivier B. en juin, avant de reprendre huit semaines plus tard.
Depuis sa mise en examen, le magistrat est sous contrôle judiciaire avec interdiction de quitter le territoire et de paraître au domicile de son ex-femme.
"Mon client est présumé innocent et il conteste les faits qui lui sont reprochés", a déclaré son avocat, Me Arnaud Simonart.
Le magistrat est toujours en poste mais "une demande d'interdiction temporaire d'exercer sera faite au Conseil supérieur de la magistrature rapidement", a indiqué le ministère de la Justice.








