Taxis "en colère": 58 personnes gardées à vue, mais seulement quatre poursuivies

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Quatre des 58 personnes placées en garde à vue lundi lors du rassemblement parisien de taxis, visant notamment à protester contre les nouvelles conditions tarifaires du transport sanitaire, font l'objet de poursuites, a indiqué mercredi le parquet de Paris.
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Les 54 autres personnes arrêtées ont vu leurs procédures classées car "aucune infraction n'était suffisamment caractérisée", a expliqué le parquet de Paris. "Les fiches d'interpellation ne permettaient pas de caractériser les faits ni d'approfondir les investigations", a ajouté le ministère public.

Concernant les quatre personnes poursuivies, deux quadragénaires sont présentés à un délégué du procureur.

L'une devra verser une contribution citoyenne, "pour détention sans motif légitime de produit incendiaire", a détaillé le parquet. L'autre devra répondre d'accusations de "participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences ou de dégradation lors de manifestation sur la voie publique et violence sans incapacité sur fonctionnaire de la police nationale".

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"Détention sans motif légitime de produit incendiaire"

Pour les deux autres personnes inquiétées, l'une d'elles, âgée d'une vingtaine d'années, sera jugée devant le tribunal correctionnel pour "détention sans motif légitime de produit incendiaire", un délit passible de trois ans de prison et 45.000 euros d'amende.

Une trentenaire sera jugée pour "participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences ou de dégradation lors de manifestation sur la voie publique et violence sans incapacité sur fonctionnaire de la police nationale avec usage d'une arme".

Les manifestations, débutées lundi, se poursuivent mercredi.

Lundi, à Paris, grosses berlines, SUV et autres taxis "en colère" ont bloqué à grand renfort de klaxons et fumigènes le boulevard Raspail et des rues adjacentes, dans le quartier très central du ministère des Transports. Ils étaient près d'un millier, selon la préfecture de police, qui avait également fait état lundi de 64 interpellations.

En cause : un projet de l'Assurance maladie, approuvé vendredi par le gouvernement dans un arrêté, qui entend instaurer à partir du 1er octobre un modèle unique sur le territoire pour le transport des malades par les chauffeurs de taxis conventionnés.

Les taxis seront rémunérés sur la base d'un forfait de prise en charge de 13 euros et d'une tarification kilométrique.

Le secteur se dit prêt à discuter, notamment du transport partagé et de "l'optimisation des coûts". Il demande le gel du projet actuel.

De nombreux taxis manifestent aussi contre la concurrence des véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC), coordonnés par des plateformes comme Uber.

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