Michel G., radié de l'Ordre en 2017, avait proposé à plusieurs malades, notamment de la sclérose en plaques, un parcours de soins fondé sur l'"endothérapie", une technique dont l'efficacité n'a jamais été prouvée scientifiquement.
Après un "immunobilan", soit une prise de sang destinée à analyser les anticorps des patients qu'il réalisait et interprétait lui-même, le praticien proposait un traitement à base de "polycomplexes", des pilules dont il avait inventé la composition, conditionnées et commercialisées par une pharmacie italienne.
Le processus était encadré par une association qu'il avait créée, dans les locaux de laquelle les bilans sanguins étaient réalisés, et qui vendait les "polycomplexes", lesquels n'avaient aucune autorisation de mise sur le marché.
Les patients invités à faire des dons
Les patients étaient par ailleurs invités à faire des "dons" à cette structure - pour un total de près d'un million d'euros, avait relevé l'enquête.
Le tribunal correctionnel a reconnu Michel G. coupable d'exercice illégal de la médecine, de la pharmacie et de la biologie ainsi que pour tromperie et pratique commerciale trompeuse, les magistrats estimant dans leur jugement que "les affirmations sur l'efficacité du médicament ont le plus vicié le consentement" des patients.
"L'interdiction définitive d'une profession médicale et para-médicale s'impose en raison du non-respect, en toute connaissance de cause, de toutes les règles", a encore souligné le tribunal correctionnel.
Un autre médecin condamné
L'association, depuis liquidée, a également été condamnée.
Un médecin français exerçant en Espagne, Pascal T., qui soignait les patients que lui envoyait Michel G. en reprenant son protocole, a également été reconnu coupable de complicité d'exercice illégal de la médecine et condamné à deux ans d'emprisonnement avec sursis ainsi qu'une interdiction définitive d'une profession médicale.
L'épouse de Michel G., qui "a permis à son époux de réaliser l'ensemble de ses activités", a écopé d'une peine d'un an d'emprisonnement avec sursis.
Si aucun des patients de Michel G. ne s'était porté partie civile, certains apportant leur soutien à l'ex-médecin, l'Ordre des médecins et des pharmaciens se sont vus chacun reconnaître un préjudice moral de 10.000 euros chacun.