Une plainte pour "crime contre l"humanité" à Limoges contre la congrégation de Bétharram

Crédit : K. Weise
Le parquet de Limoges a confirmé lundi avoir reçu une plainte pour "crime contre l'humanité" contre la congrégation de Bétharram, pour des violences passées dans une école de la ville, déposée par un ancien élève pour "annuler les délais de prescription".
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Une enquête préliminaire avait été ouverte en mars après les plaintes d'anciens élèves de l'école catholique Ozanam de Limoges, où officiaient jusque dans les années 1970 des membres de cette congrégation, mise en cause pour les violences physiques et sexuelles dénoncées à Notre-Dame-de-Bétharram, dans les Pyrénées-Atlantiques.

Dans ce dossier, quatre anciens élèves d'Ozanam ont indiqué à une correspondante de l'AFP avoir déposé, au cours du mois de mai, des plaintes "pour crime contre l'humanité" dans l'espoir de "faire sauter la prescription".

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"Les prêtres accusés doivent assumer leurs responsabilités. Plus largement, nous voulons que l'État agisse et que le droit évolue (...) Nous avons décidé de déposer plainte, tous les quatre, pour crime contre l'humanité, afin de faire annuler les délais de prescription", ont déclaré ces membres du collectif des victimes d'Ozanam, confirmant une information révélée vendredi par France 3 Limousin.

La prescription au coeur du sujet

Le parquet de Limoges a confirmé lundi à l'AFP "la réception" de l'une de ces quatre plaintes, "complétée par le plaignant le 2 mai", mais n'a pas été en mesure de se prononcer dans l'immédiat sur les trois autres.

Dans l'affaire des violences sexuelles de Bétharram, qui s'étalent sur un demi-siècle, les anciens adolescents victimes, aujourd'hui pour la plupart relativement âgés, butent sur l'écueil des délais de prescription, dont le point de départ démarre à la majorité des victimes et dure jusqu'à 30 ans dans les cas de viol.

Plus de 200 plaintes ont ainsi été déposées dans cette affaire, mais à ce stade, seules deux d'entre elles ne tombent pas sous le coup de la prescription, malgré son élargissement progressif depuis les années 1990.

Une proposition de loi visant à rendre les viols sur mineurs imprescriptibles, au civil, a été rejetée récemment par les parlementaires.

Depuis le début du dossier Bétharram, des victimes et leurs représentants explorent toutes les voies juridiques possibles pour contourner la prescription ou y mettre fin. 

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