Vol au Louvre : le préfet de police "fermement opposé" à un commissariat dans le musée

Le nouveau préfet de police de Paris, Patrice Faure, s'est dit mercredi "fermement opposé" à l'installation d'un commissariat au sein du musée du Louvre, demandée par la présidente du Louvre, Laurence des Cars, après le vol de bijoux.
À voir également sur Brut

Dimanche déjà, le ministre de l'Intérieur Laurent Nuñez avait opposé une fin de non recevoir à Mme des Cars concernant l'installation d'un tel commissariat.

S'exprimant lors d'une table ronde sur la sûreté des musées organisée par la commission de la culture du Sénat, Patrice Faure a relevé en outre que s'il faisait droit à cette demande, chacun (musée, établissement public) lui réclamerait aussi un commissariat.

Dans la ligne du ministre, le nouveau préfet de police de Paris, qui a pris ses fonctions lundi, a fait valoir qu'il préférait concentrer ses efforts sur la protection "périmétrique". Il a affirmé qu'il y avait eu "1 080 interventions autour du Louvre depuis le début de l'année".

Fin imminente des gardes à vue des deux suspects

Concernant le casse du Louvre, dont le préjudice a été évalué à 88 millions d'euros, le nouveau préfet de police a révélé que "la première alerte" parvenue à la police était un "appel au 17 passé à 09h36 par un cycliste" voyant le monte-charge et les malfaiteurs.

Trois minutes plus tard, "à 09h39 les effectifs de police étaient sur place", a-t-il dit. En réponse à une question du président de la commission, Laurent Fafon, un collaborateur du préfet a précisé qu'il n'y avait eu qu'une minute entre l'appel au 17 et l'alarme Ramses à l'intérieur du musée.

L'affaire du vol spectaculaire de huit joyaux de la Couronne de France au musée du Louvre pourrait connaître une accélération mercredi, avec la fin imminente des gardes à vue des deux suspects interpellés et une possible conférence de presse de la procureure de Paris.

Caméras dotées d'IA

Patrice Faure a révélé en outre que l'arrêté préfectoral, valable 5 ans, autorisant le système de vidéosurveillance du Louvre était "caduc depuis le 17 juillet 2025". 

"Il n'y a pas eu de demande de reconduction" par la commission idoine, a-t-il dit, soulignant toutefois que cette "infraction administrative" n'avait pas eu d'incidence sur le fonctionnement des caméras de surveillance du musée.

Le préfet de police de Paris a regretté qu'il ne soit pas possible d'utiliser des caméras dotées d'intelligence artificielle pour suivre "les mouvements de matériaux", en l'occurrence celui des scooters des malfaiteurs. 

"Si nous avions eu cette autorisation, nous aurions pu traquer très rapidement (les voleurs) avec une possibilité d'interception qui aurait été bien plus favorable", a-t-il dit.

Pour sa part, le chef de l'Office central de lutte contre le trafic de biens culturels (OCBC), le colonel Jean-Baptiste Félicité, a noté que le casse du Louvre lui faisait penser à celui du musée de Dresde (Allemagne) en 2019 au cours duquel des bijoux d'une valeur de plus de 100 millions d'euros avaient été dérobés. Les bijoux avaient été retrouvés trois ans plus tard.

A voir aussi