Cohabitation, dissolution, destitution : quel parti politique veut quoi ?

Gettyimages : SOPA Images
Déclarations sur les plateaux, les réseaux sociaux, conférences de presse et bruits de couloir… Les partis politiques ont tous leur petite idée sur le moyen de régler la crise politique actuelle. Brut. vous fait un récap pour vous aider à y voir plus clair.
À voir également sur Brut

Un peu de contexte d’abord. Après deux jours de consultations avec les forces politiques, Sébastien Lecornu a acté la fin de sa “mission” mercredi 8 octobre au soir, tout en écartant l’hypothèse d’une dissolution.

Selon lui, le président de la République peut nommer un Premier ministre dans les 48 prochaines heures. Dans la foulée, l’Elysée a confirmé.

Sébastien Lecornu a également mentionné l’existence d’une “plateforme de stabilité” avec “210 députés”.

Mais que veulent les partis politiques ? Sont-ils prêts à négocier ? Demandent-ils une dissolution ? Une cohabitation ?

Parti socialiste, les Ecologistes et le Parti communiste

Le Parti socialiste, les Écologistes et le PCF sont sur la même ligne : la gauche à Matignon.

“Le temps de la cohabitation avec la gauche est venu”, a déclaré sur LCI le Secrétaire général du Parti socialiste, Pierre Jouvet.

"Ras-le-bol de cette situation. La France a perdu un mois. Il faut mettre fin à cette mascarade", a réclamé lePatrick Kanner, le président des sénateurs socialistes, sur Franceinfo. "Je continue de réclamer un Premier ministre Socialiste (...) parce que notre programme est clair", ajoute le parlementaire

François Hollande lui, député PS et ancien président de laRépublique demande "un Premier ministre qui ne peut pas venir du bloc central et qui peut faire adopter un budget. Avec comme conditions la suspension de la réforme des retraites et l’augmentation de la contribution des plus hautes fortunes".

Marine Tondelier, la patronne des Ecologistes, affirme sur BFMTV : "Il n’y a pas d’autre solution que de nommer un Premier ministre de gauche et écologiste".

Dans Ouest France, Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste, exige "qu’Emmanuel Macron nomme un Premier ministre de gauche (...) Augmenter les salaires et les pensions, abroger la réforme des retraites, remettre la justice fiscale au cœur : c’est vital, c’est urgent, c’est le choix du peuple".

La France Insoumise

Mais la gauche n’est pas à l'unisson. La France Insoumise appelle de ses vœux une élection présidentielle anticipée. 

"Faisons l’élection présidentielle tout de suite.Le pays n’a pas de temps à perdre", écrit sur X Jean-Luc Mélenchon, le leader de LFI.

Les Républicains

"À titre personnel, je n'irais pas dans un gouvernement qui voudrait abroger ou suspendre la réforme des retraites ou même un Lecornu bis, ce serait au-dessus de mes forces", affirme Bruno Retailleau.

Le ministre de l'Intérieur démissionnaire et patron des Républicains plaide pour une "participation exigeante" à l'exécutif, conditionnée à une entente "sur le fond" qui convienne à la droite.

Laurent Wauquiez a lui indiqué qu'une "très large majorité" des 50 députés LR "sont favorables à la poursuite du socle commun", tout en indiquant que lui-même ne l'était pas, mais qu'il respecterait la décision collective.  

Récemment élu à l'Assemblée, l'ex-Premier ministre Michel Barnier a estimé que "la participation au gouvernement" était "la solution la moins mauvaise", plaidant pour "une participation exigeante et lucide".

Le Rassemblement national

"La France a besoin de clarté, de stabilité, d'une nouvelle majorité : seul le retour aux urnes permettra au peuple de se choisir un destin", estime le patron du RN, Jordan Bardella, sur X.

Et si les députés RN se sont abstenus sur la motion de destitution contre le président de la République déposée par LFI, Marine Le Pen appelle le chef de l'Etat à démissionner ou dissoudre l'Assemblée nationale.

Renaissance, Horizons...

Les élus de la coalition de partis regroupant la majorité présidentielle sont divisés. Certains appellent à une coalition, d'autres à un gouvernement de gauche ou à un gouvernement technique. Horizons demande même au chef de l'Etat de démissionner.

"Il faut le gouvernement le plus neutre, le plus apaisant possible", juge Maud Bregeon, députée EPR sur TF1, plaidant pour un exécutif "technique", donc composé d'experts ou de techniciens qui ne sont pas affiliés à un parti politique.

Mais Aurore Bergé, porte-parole démissionnaire du gouvernement, évoque plutôt une "coalition gouvernementale".

"J'espère" que le socle commun a encore un avenir, ajoute-t-elle sur RTL. "La seule chose dont on a besoin aujourd'hui, c'est commencer le débat parlementaire sur le budget", conclut la porte-parole démissionnaire du gouvernement. 

Pour sa part, la ministre de la Transition écologique du gouvernement démissionnaire, Agnès Pannier-Runacher, propose d"'essayer la gauche".

"Les faits sont têtus : si nous voulons donner de la stabilité au pays, nous devons être capables de nous accorder sur les points qui nous permettent d’avancer avec le Parti socialiste et d’autres partis à gauche", affirme-t-elle.

Le chef d'Horizons, Edouard Philippe, en a surpris plus d'un en annonçant, il y a quelques jours, "on peut très bien imaginer que, dès lors que le budget est adopté, le président démissionne pour avoir une élection présidentielle anticipée".

A voir aussi