Gouvernement, retraites, censure : 7 citations pour comprendre la situation politique ce dimanche 12 octobre

INA FASSBENDER / AFP
Le Premier ministre Sébastien Lecornu doit composer un gouvernement dans l'urgence pour présenter un projet de budget en début de semaine. Mais les désaccords au sein des Républicains et de son propre camp, ainsi que les menaces de censure de la gauche et du Rassemblement national rendent la tâche difficile. On vous résume la situation en ce dimanche 12 octobre.
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Après son maintien à Matignon, le Premier ministre Sébastien Lecornu doit composer un gouvernement pour présenter un projet de budget au Parlement lundi ou mardi au plus tard. Mais cela s'avère être un casse-tête alors que Les Républicains ont refusé toute participation et que la menace de censure est agitée par le Parti socialiste.

“Je ne ferai pas n’importe quoi”

Sébastien Lecornu a démissionné lundi dernier parce que "les conditions n'étaient plus remplies”. Il fait désormais monter la pression en promettant dans la presse dominicale qu'il ferait de même si ces conditions "n'étaient plus remplies à nouveau". 

"Je ne ferai pas n'importe quoi", assure-t-il à La Tribune dimanche.

De fait, s'il devait démissionner à nouveau, la perspective d'une dissolution de l'Assemblée nationale, réclamée notamment par l'extrême droite, se rapprocherait davantage. 

"Annie, vous ne pouvez pas faire ça”

Partenaires des macronistes et du reste du centre depuis la nomination de Michel Barnier à Matignon en septembre 2024, les Républicains ont claqué la porte samedi, refusant toute participation au nouvel exécutif, tout en promettant un "soutien texte par texte" au Parlement - qui équivaut à une non-censure.

Mais au moins une ministre sortante, Annie Genevard (Agriculture), serait tentée de rempiler dans le nouveau gouvernement.

"Annie, vous ne pouvez pas faire ça", lui a intimé sur X le président des jeunes LR Théo Am'Saadi. "La décision du BP (Bureau politique) doit être respectée."

Le ministre LR sortant de la Santé Yannick Neuder a fait savoir de son côté qu'il avait décliné une proposition du Premier ministre de rester au gouvernement.

“Gage de sa bonne foi”

Du côté de la gauche, l'ensemble des partis a appelé à la censure immédiate du nouveau gouvernement Lecornu, à l'exception du Parti socialiste.

Le groupe socialiste (69 députés) reste seul capable de le sauver. Mais il pose ses conditions.

Sans confirmation "de l'abandon du 49-3, des mesures pour protéger et renforcer le pouvoir d'achat des Français et une suspension immédiate et complète de la réforme des retraites, nous le censurerons", a prévenu le parti à la rose dès vendredi soir.

Une telle suspension "n'épuiserait pas le débat sur le budget et l'avenir de la France, mais ce serait un gage de sa bonne foi et de sa volonté d'ouvrir une nouvelle période", a précisé Olivier Faure, le premier secrétaire du PS, dans la Tribune Dimanche.

“15 milliard d’euros” et “0,5 point de croissance”

La patronne des Ecologistes, Marine Tondelier, n'est pas favorable à une dissolution.

La précédente "a coûté 15 milliards d'euros immédiatement à l'économie française et 0,5 point de croissance, sans compter un an d'inaction", a-t-elle rappelé ce dimanche à France Inter-franceinfo-Le Monde. Et politiquement, "ça ne résoudra pas grand chose", a-t-elle estimé.

“Il faut une rupture et je l'applique à moi-même”

Le camp présidentiel est en proie à de nombrux questionnements.

L'une des plus anciennes ministres macronistes, Agnès Pannier-Runacher, a assuré ce dimanche que son refus d'appartenir au prochain gouvernement était "définitif", elle qui avait plaidé ces derniers jours pour la nomination d'un Premier ministre de gauche.

"Il faut une rupture et je l'applique à moi-même", a-t-elle affirmé dans "Dimanche en politique", sur France 3. "Je serai députée du Pas-de-Calais", a-t-elle martelé.

“Ouverts à un débat sur notre système de retraites”

Le chef du groupe MoDem à l'Assemblée, Marc Fesneau, a dit "prendre acte" du retour à Matignon de Sébastien Lecornu mais a souligné la nécessité d'avoir "des résultats".

Les députés MoDem sont ainsi "ouverts à un débat sur notre système de retraites, dès lors que les solutions proposées en assurent la pérennité sur le moyen et le long terme, sans sacrifier l'avenir au présent", a-t-il expliqué sur X.

“Nous censurerons tout gouvernement jusqu'au retour aux urnes”

Le député Rassemblement national de la Somme, Jean-Philippe Tanguy, a estimé sur X "qu'une situation où le RN ne censurerait pas Lecornu 'N’EXISTE PAS' car, contrairement au PS, nous ne croyons pas aux manipulations de M. Macron pour gagner du temps".

"C’est bien parce que les macronistes sont incapables de changer et mentent aux Français que nous censurerons tout gouvernement jusqu'au retour aux urnes", a-t-il martelé.

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